SEED FROM THE GEISHA – Point Nemo
Derrière ce nom compliqué se cache un groupe parisien qui avait déjà commis un premier album en 2011 sous le titre « Talk peace to the wolf« . Inigo Delgado (chant), Rémi Martin (guitare), Benoit Rodriguez (guitare), Nicolas Rodriguez (basse) et Guillaume Mauduit (batterie) s’étaient fait remarquer avec ce premier effort qui ne cachait pas son admiration pour des groupes métal progressif comme Oceansize ou Tool. Des titres comme « Deliverance » ou « Shades » révélaient une certaine mainmise du groupe sur le riff plombé mais néanmoins alambiqué ou sur un chant épique raffiné.
Avec « Point Nemo », on retrouve les mêmes caractéristiques, avec davantage de finitions. Un mot tout d’abord sur ce « Point Nemo », qui désigne les pôles d’inaccessibilité, des endroits éloignés au maximum d’un ensemble de caractéristiques géographiques. Le pôle d’inaccessibilité qui intéresse Seed From The Geisha est le pôle d’inaccessibilité maritime situé au sud de l’océan Pacifique. C’est le point le plus éloigné de toute terre, entre la Nouvelle-Zélande et l’Île de Pâques, précisément à la position 48° 52.6 S, 123° 23.6′ O. Comme par hasard, cette position chiffrée est aussi le titre de l’introduction de l’album, une construction aux ambiances maritimes qui laisse rapidement place à « Ascetic », morceau aérien et puissant dont la teneur va déterminer la suite des évènements.
Car la musique de Seed From The Geisha sur cet album va en fait se fixer autour de quelques thèmes rythmiques et mélodiques qui auront tendance à persister sans laisser trop de place à une large palette d’idées. En termes polis, on appelle ça avoir son style propre. En termes plus désobligeants, on peut y soupçonner un manque d’idées originales. On optera donc pour la politesse, d’autant que le boulot est loin d’être mal fait sur ce disque. Une production soignée, une écriture travaillée en profondeur, un chant puissant et envoûtant sont les éléments qui maintiennent le disque en haute estime. La rythmique solide et feutrée, agrémentée parfois de violons, est aussi un atout sur cet opus fort et majestueux. On portera particulièrement attention à des morceaux de longue haleine comme « Cast the anchor », « Starving for help », la ballade « 47 » ou le final romantique « The road ». Les titres « Cast the anchor » et « 47 » sont remis en version acoustique à la toute fin de l’album, à titre de bonus.
Cet album est intéressant et plaisant, chargé de beaucoup d’efforts, ce qui est tout à l’honneur de Seed From The Geisha. Mais il y a peut-être un petit manque de spontanéité et de variété qui maintient le disque dans une certaine monotonie. Ce sont les énervés qui relèvent ce défaut car les amateurs de rock progressif savamment travaillé sauront relever de nombreuses qualités.
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2015/12/05