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JOHN DOE’S UNBELIEVABLE SUICIDE – A few years before

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Zut, c’est lundi, les vacances sont terminées et il faut retourner au boulot, s’extraire de son lit douillet et oublier le souvenir d’un week-end ensoleillé. Comment faire pour supporter le choc? Sans doute une dose de John Doe’s Unbelievable Suicide aidera à se sentir mieux. Et le remède marche avec ce groupe français qui sort son premier album, découpé dans de la dentelle psychédélique et power-pop, un mélange idéal pour retrouver le sourire et de la gaité dans les oreilles.

John Doe’s Unbelevable Suicide tire son nom du célèbre John Doe, personnage allégorique qui désigne Monsieur Tout-Le-Monde ou l’homme de la rue chez les Anglo-Saxons, notre Jean Dupont ou notre Jacques Martin à nous. Chez ce groupe nantais composé de Tom Frogner (chant et guitare), Jérémy Grollier (guitare et chœurs), Danny Olsön (basse) et Brendan Costaire (batterie et percussions), le personnage de John Doe est partie intégrante de son premier album. Le disque est présenté comme un concept album qui suivrait les aventures de ce John Doe jusqu’à son incroyable suicide.

Déjà, ce type d’idée révèle une conception assez psychédélique des choses, impression renforcée par la pochette de l’album (qui me fait penser à celle de « Come and have some tea with the Tea Company », du groupe Tea Company, en 1968). Musicalement, on est à un croisement de chemins entre les Beach Boys de « Pet sounds », les Beatles estampillés 1967 et un peu de power pop à la Big Star ou, plus récent, à la Supergrass. Bref, cet album aurait pu sortir sur le label Apple en juin 1968 et tout aurait été parfaitement normal. Des cuivres viennent enluminer quelques titres, comme « Sunday afternoon » (dont le titre vient éveiller les souvenirs issus du « Lazy Sunday afternoon » des Small Faces ou du « Sunny afternoon » des Kinks; décidément les références pop Sixties continuent à pleuvoir).

Après un démarrage plutôt pimpant, John Doe’s Unbelievable Suicide vient prendre une vitesse de croisière basée sur une certaine nonchalance non dépourvue d’émotions fortes (« Coming to the sun », l’excellent « Mommy had a love affair », « Song for mothers »). L’influence Beatles se manifeste de plus en plus au cours de l’écoute, avec ces compositions bien troussées, ces harmonies vocales ciselées et un sens de la mise en perspective musicale tout à fait savoureux.

Le terrain exploré est connu mais les Nantais de John Doe’s Unbelievable Suicide savent mettre une patte personnelle sur le psychédélisme pop qu’ils célèbrent sur leur album. Raffiné et pétillant.

Pays: FR
JDUS03/1
Sortie: 2016/06/03

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