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KOFI BROWN, Gregg – Rock ‘n’ roll and UFOs

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Dans le sillage des grands artistes, il y a toujours les hommes de l’ombre, les accompagnateurs de tournées, les musiciens de studio, les choristes posés sur le côté, les bassistes planqués au fond de la scène. Bref, les figurants, ceux qui sont à côté des stars mais qu’on ne voit pas, ceux qui échangent des plaisanteries avec Mick Jagger ou Robbie Williams mais dont le nom n’apparaîtra jamais nulle part, ou alors en tout petit en bas de l’affiche de concert ou de la pochette de disque.

Gregg Kofi Brown est un de ces hommes, de ces papillons de nuit qui tournoient autour des phares de la Cadillac mais qui peuvent se faire écraser dans l’indifférence générale. Pourtant, quand on étudie le parcours de ce musicien, on s’aperçoit qu’il a réuni suffisamment d’expérience pour écrire des bouquins entiers. Gregg Kofi Brown a joué avec tout le monde, a été partout, a tout vu, a tout connu, a tout souffert mais on ne se souvient de lui nulle part.

Sa carrière commence dans les années 70, quand il assure la promotion de la première tournée américaine d’Elton John. Puis il tourne avec Joe Cocker et Eric Burdon, toujours aux USA. Après une première tentative ratée pour s’installer en Grande-Bretagne, il se retrouve un temps conseillé par l’ex-manager de l’acteur Jerry Lewis puis débarque enfin à Londres où il est employé dans des comédies musicales (dont le fameux « Tommy » des Who). Sa carrière en dents de scie le fait passer par des tas de groupes et de genres différents, un mariage, un divorce, du chômage jusqu’à ce qu’il trouve une place stable chez Osibisa, célèbre groupe afro-pop composé de musiciens africains et installé à Londres depuis 1969.

Parallèlement, Gregg Kofi Brown participe à des projets multiples menés par des artistes prestigieux : Isaac Hayes, Sting, Damon Albarn et même des groupes plus confidentiels comme les punks de The Members ou les glam-rockers d’Hanoi Rocks. L’assassinat d’un jeune Nigérien à Londres en 2005 est l’occasion pour Gregg Kofi Brown de participer à un disque hommage sur lequel on trouvait aussi Robbie Williams, Craig David, The Gorillaz, Des’ree, Sting, Miss Dynamite ou Gabrielle.

Ce que l’on sait moins, c’est que Gregg Kofi Brown a composé des chansons dans son coin, qui n’ont jamais eu vraiment la possibilité d’être diffusées largement. Le label Gonzo Multimedia est allé fureter dans les tiroirs de Gregg Kofi Brown pour repêcher toute une série de chansons écrites et enregistrées en des endroits, des époques et des musiciens divers. Il en résulte cet album « Rock ‘n’ roll and UFOs », présenté comme une anthologie regroupant des inédits, des remixes et des démos. Gregg Kofi Brown a ainsi joué avec John « Rabbit » Bundrick (Free, The Who), Gus Isidore (Marc Bolan, Peter Green, Peter Gabriel), Dominic Miller (Phil Collins, Sting), Pauline Henry (The Chimes) ou Tim Hain (Jeff Beck, Jefferson Starship). Les héros de l’ombre entre eux, en quelque sorte.

Le contenu de cet album est très varié et tourne principalement autour de sonorités funk ou africaines. On n’est pas tout à fait dans le rock pur jus mais d’agréables morceaux comme « How can I », « Nkosi B », « This guy » ou « Tricky situation » méritent une écoute. Par contre, on pourra négliger la reprise techno dance du « Listening to you » des Who, dépouillé de tout son sel rock.

Voilà, vous êtes prévenus. Ceux qui ont une petite fibre disco ou funk perdue au fond de leur âme peuvent tenter d’approcher ce disque. Par contre pour les autres, ceux se lavent les dents à la limaille de fer, ils n’encaisseront le truc à aucun moment.

Pays: US
Gonzo Multimedia
Sortie: 2016/02/26

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