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AND THEN SHE CAME – And Then She Came

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Juin 2012. De retour d’une tournée en Asie, le groupe Krypteria annonce qu’il suspend ses activités pour une durée indéterminée. La cause: une pause-bébé! Enceinte, la chanteuse du groupe a voulu faire un break pour s’occuper de son enfant à naître. Les fans en étaient pour leurs frais et n’avaient plus qu’à prendre leur mal en patience. Heureusement, il restait les CD pour qui voulait réentendre les excellentes compositions du groupe teuton.

Le 16 avril 2016, un message posté sur une page Facebook annonce la création d’un nouveau groupe portant le nom énigmatique And Then She Came. C’est en voyant le nom du bassiste Frank Stumvoll que mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je n’avais plus guère eu de ses nouvelles depuis l’arrêt de Krypteria et le voilà de retour aux affaires. C’était inespéré. Mais le meilleur était encore à venir.

Frank avait été embauché pour créer la bande originale d’un thriller germano-américain intitulé «Bad Trip». Au lieu de s’y coller tout seul, il a appelé à la rescousse ses potes S.C. Kuschnerus (batterie) et Oli Singer (guitare). C’est alors que l’excellente Ji-In Cho a décidé de reprendre du service, d’où le nom And Then She Came. En fait, les protagonistes sont exactement ceux qui faisaient vivre Krypteria en live!

Bien vite après ces retrouvailles, le processus créatif s’est emballé et le quatuor avait composé suffisamment de matière pour sortir un album rock d’excellente qualité. Si le groupe a adopté un nouveau nom, c’est aussi pour marquer sa volonté de proposer une musique un peu différente de celle de Krypteria, avec un côté plus électro et une couleur musicale qui n’est pas sans rappeler le Lacuna Coil de «Broken Crown Halo».

L’album «And Then She Came» nous fait donc découvrir la mutation musicale de l’excellent quatuor teuton. «Five Billion Lies» ouvre sur des guitares lourdes accompagnées d’un son électro pour accueillir la voix de Ji-In. Pour bien confirmer le côté plus dur, la grande Alissa White-Gluz (Arch Enemy) pose sur ce morceau quelques grognements dont elle a le secret. L’emballage musical (arrangements et son) est clairement plus heavy, mais les lignes mélodiques chantées restent très soignées.

Le morceau suivant «Public Enemy Nr. 1» reste sur un rythme assez dur mais se décline sur une mélodie très catchy avec des guitares toujours très présentes. Son originalité réside dans le fait que les paroles sont en anglais, en allemand, en français et en espagnol.

«Why So Serious» est le morceau qui évoque le plus la carrière antérieure du quatuor. Tout y est : la mélodie entraînante, le refrain à reprendre en chœur, à mi-chemin entre l’ancien Krypteria et Delain. Déjà un classique. «Spit It Out» commence par une intro électro très rapide, reprise assez vite par des guitares heavy. Le rythme très soutenu donne une grande force au morceau. La rapidité est encore renforcée par les interventions de la section électro. Aux 2/3 du morceau, il y a une digression avec des voix à la fois effrayantes et éthérées. Une espèce de parenthèse électro-métal-prog, ponctuée par quelques phrases en chinois avant de revenir au thème principal de la chanson.

«Who’s Gonna Save You ?»: des synthés dans le grave sur un rythme déréglé forment une intro plutôt originale avant que le morceau prenne un tour beaucoup plus conventionnel. Ici encore, la mélodie est particulièrement accrocheuse avec ce gimmick particulier qui revient comme une forme de ponctuation musicale. Sans oublier la voix exceptionnelle de Ji-In toujours aussi à l’aise dans les déchaînements rythmiques que dans les parties plus émotionnelles. «Like A Hurricane» commence ici encore par une intro électro-indus rapide avant l’intervention des guitares et des claviers sur une mélodie qui rappelle certaines lignes mélodiques de Kamelot. L’écriture est d’une efficacité parfaite et le morceau vous reste littéralement dans l’oreille. Les plus attentifs auront aussi décelé quelques phrases en français.

«Hellfire Halo» est le titre qui a été choisi comme premier clip extrait de l’album et il faut bien reconnaître que les principaux ingrédients sont présents: un côté très heavy, un rythme soutenu, une mélodie fluide et efficace, des effets de voix à l’envi… Un autre morceau devenu déjà un classique du groupe!

«I Carry On» est une ballade somptueuse qui évite habilement le piège de la mièvrerie. «Find Another Way» est déjà l’avant-dernier morceau de l’album. Retour à l’électro-indus en intro et à des guitares bien heavy comme clé de voûte de la mélodie. Les mélodies sont léchées à souhait. On sent que le quatuor a du métier et sait comment composer des mélodies qui fonctionnent. Le morceau est peut-être un peu plus léger que les autres et donc plus facile d’accès.

«Where Do We Go From Here ?» est le dernier morceau de l’album. Une fin en fanfare avec un morceau très véloce et débordant d’énergie. Ce titre, c’est aussi à coup sûr la question que se posent les membres du groupe And Then She Came en attendant les premières réactions à leur renaissance musicale.

Pour les accros, la version digipack contient trois titres supplémentaires : «If You Hate Me That’s Okay But…», «I Just Killed A Man» et «Would You Die Tonight?» qui ont été très injustement retirés de la version normale car ils méritent amplement leur place sur cet album ma foi très convaincant.

Petite précision: ayant eu l’occasion d’assister à la release party, je peux vous dire que le groupe est aussi bon sur scène qu’en studio et que And Then She Came fait d’ores et déjà partie des groupes à voir au moins une fois dans sa vie. Notez aussi que la bande à Ji-Li se produira le 30 septembre 2016 dans la salle Alter Schachthof à Aix-La-Chapelle. Ce concert sera enregistré en vue de la sortie d’un DVD.

Une excellente (re)découverte pour tous les amateurs de musique puissante, mais mélodique. Avec des musiciens qui sont à eux seuls un véritable label de qualité !

Pays: DE
DME Music LC12151
Sortie: 2016/06/24

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