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HELLFREAKS (The) – Astoria

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Il se passe des choses du côté de la Hongrie. Je ne parle pas ici des frasques de Victor Orban, le leader politique magyar qui n’aime pas l’Europe, mais d’un phénomène bien plus sympathique : le punk rock. C’est en effet de punk dont il va être question ici avec les Hellfreaks, un groupe dont l’histoire pleine de rebondissements mérite d’être contée.

L’histoire commence en 2009 à Budapest, lorsque la batteuse Shakey Sue et le guitariste Freaky Tiki abandonnent leur premier groupe de surf-psychobilly pour monter les Hellfreaks avec Kevin Crime (contrebasse) et Sick Rick (batterie), Shakey Sue étant passée au chant. Les pseudonymes des musiciens trahissent un goût prononcé pour le rockabilly et le punkabilly et c’est effectivement ce genre que les Hellfreaks vont exploiter sur leurs deux premiers albums « Hell sweet hell » (2010) et « Circus of shame » (2012). A l’époque, le style du groupe associe des éléments d’horror punk, de psychobilly et de métal, pour un résultat sympathique mais qui n’a rien à voir avec ce qui va suivre.

Car la suite des événements est déterminante. En 2014, les Heallfreaks implosent. Exit Freaky Tiki, Kevin Crime et Sick Rick. Reste Shakey Sue qui ne se déclare pas vaincue et remonte une nouvelle mouture des Hellfreaks sur des bases entièrement nouvelles : nouveaux musiciens et surtout nouvelle orientation musicale qui abandonne les aspects rockabilly pour se concentrer sur du punk pur jus, entièrement revitalisé pour un résultat des plus percutants.

Désormais accompagnée d’Adam Szumper (batterie), Tamas Banhegyi (guitare) et Gabor Bomjan (basse), Shakey Sue évolue dans un Hellfreaks métamorphosé en excellent groupe punk, si l’on en juge par ce nouvel album « Astoria » qui fait trembler les murs et fait voler les tympans en petits morceaux. Question influences, on est plus dans les Runaways, les Plasmatics, les Ramones ou Bikini Kill que dans le bubble punk d’Offspring ou de Green Day, et c’est tant mieux. L’amateur de po-go viril et de plasticage d’oreille interne trouvera donc son bonheur avec des tueries comme « Burn the horizon », « Why do you talk », « Wolf », l’excellent « Dawn » ou le final « Little crime ». Le chant agressif de Shakey Sue, pas éloigné de celui de Joan Jett, imprime une personnalité certaine aux morceaux de l’album, et ses camarades ne se privent pas de faire hurler leurs instruments au maximum.

Donc, si vous trouvez le punk rock anglo-saxon en phase de ramollissement en ce moment, sachez que de nouveaux marchés brutaux se développent en Europe centrale.

Pays: HU
Wolverine Records
Sortie: 2016/06/03

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