STASH – Rock ‘n Roll Show

Le groupe Stash comprend Gunther Verspecht, le leader, voix, guitares (acoustique et électrique), piano, claviers, basse, composition, entouré de Bob Van Wiele, batterie, percussions, piano, cordes, Thomas Fadeux, guitares électriques, et Steven Van Den Eede, basse. Stash, ça veut dire « planque », dans un contexte bien précis. Le combo vient de Opwijk, au nord-ouest de Bruxelles.

Invités : Yannic Fonderie, programmation MIDI, Axl Peleman, basse, Evert Verhees, basse, et Leendert Haaksma, guitares électriques. Le producteur n’est autre que Wouter Van Belle, qui joue de l’orgue, du piano, des instruments à cordes, du mellotron, du moog et du chamberlain.

Sur la cover photo du livret, on voit le regard acéré du héros et sur la back cover, on le voit revêtu d’une camisole de force. La sérénité ne s’exprime pas souvent comme ça et ça donne d’emblée une bonne idée du contenu. Lucidité et inadaptation ne font pas souvent bon ménage et ça dénote une profonde scission au niveau de l’être, une sorte de schizophrénie entre les aspirations et la réalité crue et froide, un être prisonnier de lui-même, surtout.

L’une des fortes personnalités du groupe s’appelle Gunther Verspecht, celui qui est sur la photo, et sa voix un peu éraillée et plaintive est pour beaucoup dans le succès du groupe. Il semble constamment en demande mais s’avère parfois insaisissable. Ce n’est pas le moindre paradoxe de sa personnalité complexe.

Parmi les meilleurs titres figurent les ballades douces amères comme « Carving The Pain », qui raconte la fin d’un amour mais de façon très douce, « Crazy Charlotte », qui dégage beaucoup de mélancolie et parle d’un amour en perdition, où l’homme s’accroche alors qu’elle a déjà tourné la page, et « Sadness », chanson douce qui parle des attentes de chacun et de la difficulté de les mettre en adéquation parfaite.

« Sinnerman » est un titre à part, qui parle encore d’amour mais aborde la notion de faute et de mise en garde de l’être aimé. C’est à peu près « je t’aime mais fuis-moi, je suis trop dangereux pour toi ». Autres titres poignants, « Fuel Left To Burn », complètement désespéré, « My Darkness Comes », qui parle de vengeance, et « I Need A Woman », un chant que pourraient mettre à leur compte beaucoup d’hommes seuls. Mais Verspecht le fait avec talent.

Les autres titres sont plus enlevés, comme « All That I Want », qui parle de l’attrait pour une femme aux goûts sexuels excentriques, « Shelter From Evil Ones » qui, sur un tempo appuyé, parle d’un comportement où chacun, malgré sa propre vulnérabilité, s’affaire à la protection de l’autre, ou encore « Rock ‘n Roll Show », une déclaration d’amour désespérée.

Le dernier titre, « Thee Without Sin, Throw The First Stone », est une réminiscence biblique : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». En d’autres mots, regardons d’abord dans notre assiette. Ce sain principe, souvent mis en avant mais rarement appliqué, sonne la fin des explications contextuelles.

Cet album intéressant est bâti sur une sorte de fatalité du malheur. La voix de Gunther Verspecht convient parfaitement à cet univers énigmatique et, par là même, fascinant. Beau mec, aimé des femmes, il ne parvient pas à les garder.

Enregistré en partie au MM Studio (je n’y suis pour rien, je le jure), il aborde le problème de l’inadaptation à la société, de l’incommunicabilité entre les êtres et, par corollaire, des difficultés à trouver l’amour vrai, thème à la mode par excellence mais non dénué de sens. En filigrane, c’est aussi une réflexion sur le monde du rock, ses particularités et sa vie débridée.

Rappel des titres :

1. « All That I Want »
2. « Carving The Pain »
3. « Rock ‘n Roll Show »
4. « Crazy Charlotte »
5. « Shelter From Evil Ones »
6. « Sinnerman »
7. « Sadness »
8. « Fuel Left To Burn »
9. « My Darkness Comes »
10. « I Need A Woman »
11. « Thee Without Sin, Throw The First Stone »

Pays: BE
Petrol auto-production Sabam 0783046
Sortie: 2005/04/15