ANTI-NOWHERE LEAGUE – The cage
Les vrais connaisseurs de la chose punk ont coutume de retirer leur béret à clous rien qu’en entendant le nom d’Anti-Nowhere League. Et pour cause : ce combo figure parmi les vétérans de la scène punk hardcore britannique et sa formation remonte à 1980, ce qui ne nous rajeunit pas. Comme tout bon groupe de punk irréductible de cette époque, Anti-Nowhere League va connaître ses moments de gloire (sa chanson emblématique « So what » qui se retrouve 48e dans les charts anglais en 1982 et qui est une des reprises favorites de Metallica) et ses moments de tourments (oubliés à la fin des années 1980, les Anti-Nowhere League se reforment en 1992 et remontent peu à peu la pente avec de multiples changements de personnel mais toujours sous la conduite de son leader fondateur Nick « Animal » Culmer) pour finalement revenir à un niveau de respectabilité et de créativité parfaitement mérité.
Depuis les grandes heures des années 80 (les albums « We are the League », 1982 et « The perfect crime », 1987), Anti-Nowhere League n’a jamais flanché. Il faut dire que le patron de l’affaire, Animal, a les épaules assez larges et la mâchoire assez carrée pour résister à tous les coups du sort. Depuis la reformation en 1992, le groupe s’est fendu de quelques albums supplémentaires : « Scum » (1997), « Kings and queens » (2005), « The road to Rampton » (2007), « We are the League – Uncut » (2014).
Ces disques n’ont pas toujours su rejoindre le niveau du premier album et des hymnes « So what » ou « I hate people » des Eighties mais il faut reconnaître que la dernière livraison du gang d’Animal vient réclamer quelques droits à la légende et au respect. « The cage » surprend en effet Anti-Nowhere League en grande forme, débitant du riff rugueux à la demande (« A bad storm », « Sealed with a kiss », « 13 rat theory »), scandant du slogan viril (« Fix me »), roulant volontiers sous la table (« God bless alcohol ») et lançant de rutilants engins chromés sur des routes fumantes (« Punk rock girl », « Time to kill »). L’équipe est aux ordres du maître et Tommy H (guitare), Shady (basse) et Sam (batterie) font vrombir leurs instruments dans le bruit et la colère. Animal éructe des textes non dépourvus d’esprit et de pertinence (« The last cowboys ») et tient magnifiquement son rang de frontman burné et sauvage.
Soyons donc heureux de voir Anti-Nowhere League toujours aussi teigneux après toutes ces années et réservons-lui la place qu’il mérite au sommet du punk hardcore anglais, où il partage les fruits de la légende avec Exploited, GBH, Discharge, Broken Bones ou The Varukers.
Pays: GB
Cleopatra Records
Sortie: 2016/06/10