KARIBOW – Holophinium (2 CD)
Autre groupe germanique de rock-progressif, Karibow prend ses racines dès 1996-1997 grâce au multi-instrumentiste Oliver Rüsing. La formation va vivre plusieurs périodes, pour devenir une pièce angulaire du néo-prog teuton et recevoir divers distinctions en 2014 (meilleur groupe progressif). Ce dernier pratique un néo-progressif mature articulé autour de lignes mélodiques, d’arrangements rythmiques complexes, ainsi que des relents futuristes. Musicalement proche de Saga, Marillion ou Toto, le groupe propose aujourd’hui un double CD qui devrait en décoiffer plus d’un (100 minutes d’écoute) !
Toujours composé d’Oliver Rüsing (chant, claviers, guitare, basse et batterie), accompagné de Jörg Eschrig (madoline et chant), Daniel Neustadt (fretless basse), Chris Thomas (guitare acoustique) et Markus Bergen (claviers), la formation accueille de nombreuses pointure comme invités (guests). citons Michael Sadler (Saga), Karsten Stiers (Errorhead), Colin Trench (Corvus Stone) et Sean Timms (Unitopia, Southern Empire) ! Voilà donc une équipe de choc pour une écoute des plus jouissives, d’autant plus que c’est l’incontournable Oliver Wenzler (PPR) qui produit le présent (un petit article lui est d’ailleurs dédié sur le site).
Première galette « The Fragments » dans le lecteur, et c’est directement parti dans les cieux avec des sonorités futuristes et une guitare mélodique servant d’intro. Ensuite on part dans l’univers du néo-progressif pour la plage titulaire, avec une musique à la fois soutenue et fluide où, le chant nous fait bien sûr penser à Saga ou à Toto. Des relents de métal-progressif viennent alors saupoudrer une musique à la fois progressive et néo-classique. Voilà donc un premier exemple de composition complexe et bien pensée où, les soli de guitare ne manquent point.
On garde le cap de sons futuristes au niveau des synthétiseurs, puis c’est plutôt le rock-atmosphérique qui prend les devants avec la guitare et les claviers en arrière plan, pour toujours garder cette fluidité et ce plaisir d’écoute rappelant quelque peu IQ. « Victims of Light » et « Some Will Fall » confirment bel et bien cette alchimie où rock-futuriste soutenu et rock-atmosphérique s’additionnent pour donner des compositions parfois proches de grands groupes comme Chicago ou Boston surtout au niveau du chant (Peter Cetera) et de l’ambiance générale. Ajoutons aussi la présence de très beaux soli de guitares !
Pour suivre, on reste encore au sein de ce rock moderne qui allie sonorités avant-gardistes et relents du passé, avec un clin d’œil aux musiques des seventies et des eighties. Complexes, charpentés et toujours plaisants à suivre, les morceaux maintiennent un niveau technique que ne renieraient pas ni Arena ou Pendragon ! En fait le néo-progressif des allemands égalent sans peine celui de la scène néo-progressive anglo-saxonne. Ajoutons encore que le côté atmosphérique et fluide nous rapprochent souvent des dernières compositions d’RPWL. Enfin et pour être complet, des passages temporisés jettent les bases d’un pont entre le groupe teuton, et les grandes formations américaines des années 70 et 80. En conclusion , voilà un premier CD furieusement bon à déguster !
Seconde galette et non des moindres avec une longue composition de 36 minutes (épique) découpée en 7 parties, qui part à nouveau sur les sentiers de l’atmosphérique et de l’étrange. On part tout en douceur sur un tempo feutré, puis on revient vers un néo-progressif toujours saupoudré de métal-progressif (guitares heavy). « Orbital Spirits » plutôt floydien, nous emporte à nouveau vers les cieux, avec une nouvelle superbe chanson. Chant claire, guitare aérienne et claviers inspirés nous embarquent dans les nuages où, piano et orgue virevoltent en contrebalançant les guitares tonitruantes et rapides. Pour le reste l’alchimie du début continue de faire des ravages à travers mon esprit et mon cœur (j’espère que ce sera la même chose pour vous), avec de nouvelles compositions où le néo-progressif élaboré cherche sa voie à travers des relents de métal-progressif et de superbes passages de rock-atmosphérique. Il me reste à ajouter que les CD sont placés dans un superbe digipack cartonné, additionné d’un magnifique livret (marque de fabrique habituel du label PPR).
Tout ce que touche Oliver Wenzler en tant que producteur, se transforme inexorablement en or ! C’est encore le cas ici avec un fabuleux coffret que tout amateur de rock-progressif se doit de posséder ! Alliant un travail vocal d’envergure à une orchestration sans faille, Karibow offre une pièce maitresse du néo-progressif allemand. Hautement jouissif !
Pays: DE/CA/AU
Progressive Promotion Records PPRCD039
Sortie: 2016/04/04