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NOY, Oz – Ha!

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Mike Stern (Billy Cobham, Miles Davis) dit de lui que c’est un des meilleurs guitaristes qu’il ait jamais vus. Le guitariste israélien Oz Noy, car c’est de lui qu’il s’agit, a commencé à jouer du jazz, du blues, de la pop et du rock à l’âge de treize ans. Il a joué avec les musiciens les plus prestigieux d’Israël et est un des meilleurs guitaristes de studio. Il s’est aussi produit en live avec nombre de bons musiciens. Ici, son premier album, « Ha! », presque uniquement instrumental, est produit par Oz Noy lui-même et le résultat est brillant.

Le très jazz « Chillin’ » est joué par Oz Noy, guitare, James Genus, basse acoustique, George Whitty, orgue, et les batteurs, Anton Fig et Keith Carlock. Le titre se greffe sur des percussions remarquables et se déroule ainsi avec un guitariste hors pair et un organiste qui a accompagné les Brecker Brothers au temps de leur splendeur. Cela donne un résultat à la hauteur du talent des intervenants. A juste titre, le jeu des batteurs, qui se complètent parfaitement, est particulièrement bien mis en évidence.

Sur « Sit Tight », un long morceau bâti sur le rythme endiablé imposé par Anton Fig, un champion du genre, on retrouve les mêmes sans Keith Carlock et James Genus, remplacé par Will Lee. Le guitariste se livre corps et âme et répond du tac au tac à une rythmique très en verve.

On reprend les mêmes sur le très long « Haa! » mais c’est Shai Bahar qui joue des synthés. De nouveau, la batterie mène le bal sur un rythme saccadé et très varié, entrecoupé de breaks, qui mène la vie dure aux autres musiciens heureusement excellents. Les improvisations des différents musiciens, et plus spécialement celles, arpégées, de Oz Noy à la guitare, sont de toute beauté.

« Say What?! » est aussi très jazz et comporte de nouveau les deux excellents batteurs cités plus haut. Pour le reste, c’est le line-up du premier titre sans James Genus mais avec George Whitty, qui promène ses phalanges sur le clavier d’un Rhodes et le fait avec talent. C’est un excellent titre très rythmé avec des improvisations très recherchées.

Sur un rythme bien marqué mais lazy au début, Oz Noy joue de la guitare et passe des samples de guitare en boucle sur « What Love Is », un titre qui comprend deux batteurs, les deux compères du début, deux bassistes dont un acoustique, et George Whitty qui se multiplie entre le synthé et le Wurlitzer. Le tempo change parfois mais à chaque fois, les musiciens s’adaptent instantanément. Même s’il n’est pas le plus mélodieux, ce long titre très original est un des meilleurs de l’album.

« Hey You » comprend lui Oz Noy à la guitare, Keith Carlock à la batterie, James Genus à la basse, tandis que George Whitty joue les virtuoses sur le Rhodes. On se laisse aller à admirer le talent et la finesse de jeu d’un guitariste hors pair, bien soutenu également par la basse et la batterie, sur un très bon morceau plein de surprises et de changements de rythme.

Sur un « Downside Up » très long, qui comporte des accents plus rock, dont Keith Carlock assure l’intro à la batterie, Mike Stern soutient Oz Noy à la guitare, tandis que l’autre batteur, Anton Fig, distille un jeu brillant qui cogne sec. A la basse, James Genus soutient la comparaison et se hisse au diapason. C’est un vrai festival de guitares bourré d’improvisations très créatives. Saisissant !

Composé par Thelonious Monk, « Blue Monk » est évidemment très différent. Le line-up est minimaliste : Oz Noy à la guitare, James Genus à la basse et Anton Fig à la batterie. Le tempo très lent du début permet à chacun de faire valoir ses atouts. Oz Noy s’octroie la vedette, avec le soutien d’une basse très efficace et d’une batterie jouée cette fois avec beaucoup de retenue.

La voix de Will Lee survolte « Hit Me », avec Oz Noy à la guitare, James Genus à la basse acoustique, George Whitty à l’orgue et Keith Carlock à la batterie. Ce morceau au rythme très soutenu est transcendé par une guitare qui répand ses improvisations tous azimuts et va titiller les autres instruments sur leur terrain. Brillant !

Composé par L. Reid et A. Shamblin, « I Can’t Make You Love Me » est un morceau très doux qui contraste totalement avec le reste de l’album. Joué tout en douceur, il termine l’album sur une note plus calme et est un pendant parfait au climat général assez secoué. Oz Noy, guitare, Keith Carlock, batterie, et Will Lee, basse, donnent le meilleur d’eux-mêmes avec un feeling extraordinaire.

« Just Groove Me » est un bonus track enregistré live que l’on peut obtenir en activant la souris sur le titre. Oz Noy joue de la guitare, Anton Fig de la batterie et Reggie Washington de la basse. De plus, il y a aussi l’interview de Oz Noy. Il explique quand et comment il a appris la guitare, ses influences, son parcours de musicien et sa façon de jouer.

Pourtant, ce très bon album quasi uniquement instrumental à la technique parfaite n’échappe pas par moments, comme beaucoup d’autres albums où apparaissent des guitar heroes, à une certaine monotonie.

Pays: IL
Magnatude Records / Mascot Records MT-2308-2
Sortie: 2005/04/26

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