MALLORY – Sonora RF part 1
Vous souvenez-vous de Mallory et de son album « 2« que nous avions chroniqué en 2014? Quel que soit la réponse, révisez cet épisode précédent car il va être nécessaire pour comprendre le nouvel album du groupe Mallory, qui poursuit les aventures de son héroïne Mallory, la femme rebelle. Nous avions laissé cette dernière à la frontière mexicaine, après une cavale aux Etats-Unis. Sur ce nouvel épisode intitulé « Sonora RF part 1 », Mallory s’est faite coffrer par les Mexicains et croupit quelque part dans une cellule de la prison de Sonora.
La science de Phil (chant), Matt (basse), Jé (guitare) et Twist (batterie) à raconter l’histoire de Mallory prend toute sa dimension sur ce troisième opus. L’univers carcéral, par définition pas drôle, est parfaitement retranscrit dans des chansons pesantes et dures, souvent marquées par des mid-tempos qui retiennent toute la violence qui sourd de ces morceaux. Ceux qui attendent que ça pète à travers un hard rock débridé vont être quelque peu déçus, car le propos du groupe Mallory n’est pas ici de faire dans l’électricité échevelée mais plutôt de suggérer la lourdeur de la violence latente qui règne dans cette prison mexicaine.
C’est ainsi que la majorité des morceaux cultivent des rythmes posés où le chant rugueux et volatile se marie à merveille avec les variations musicales, tantôt mélancoliques et sombres, tantôt enragées et explosives. Le premier titre « On the shelf » pose tout de suite l’ambiance, rugueuse, désertique, sableuse, apte à faire fuir les coyotes. C’est un magnifique morceau que n’auraient pas renié des Led Zeppelin ou des Pearl Jam. Puis, au fur et à mesure que l’on avance, on pénètre toujours plus dans l’univers traumatique des geôles, où Mallory se fracasse contre le désespoir (« Cellule 7 ») mais trouve néanmoins une compagnie réconfortante en la personne de « Suzanne », qui va la protéger contre les affreux qui peuplent la prison.
On espère une issue heureuse à ces tribulations carcérales mais l’on sent poindre les atmosphères funestes de « Silex », volontiers abrasif et qui libère de somptueux solos de guitare. C’est finalement « Mille et une femmes », morceau final, qui donne la solution. Mallory n’est pas prête de sortir, si l’on en juge par les paroles au futur qui décrivent ce qu’elle devra endurer en prison pendant un temps indéfini. Les atmosphères orientales et désabusées de ce dernier morceau imposent un ralentissement du rythme qui équivaut à une reddition face à la prison et un arrêt des élans qui pouvaient encore porter l’espoir. C’est finalement la dernière phrase inachevée « Ils crachent sur toi, mais toi… » qui maintient un petit espoir quelque part. Mallory ne va pas se laisser faire, elle va réagir, et ça nous fera de nouvelles péripéties lors de l’épisode suivant, qu’on espère arriver bientôt entre nos oreilles.
Pays: FR
Dooweet Agency
Sortie: 2016/01/29