WETTON, John & DOWNES, Geoffrey – Icon
Ces deux piliers d’un des plus grands groupes des années 80, Asia, se sont retrouvés pour ce nouvel album. Qu’allaient donner ces retrouvailles ? On était en droit de se le demander alors qu’Asia, de son côté, avait retrouvé un peu de couleurs avec son dernier album sorti il y a à peine six mois.
Pour ces retrouvailles, nos deux compères sont accompagnés du guitariste John Mitchell (Arena, Kino) et du batteur Steve Christey (Jadis). Mais, quelques invités de marque s’y retrouvent également. Ainsi, il y a Annie Haslam (Renaissance) au chant sur un morceau, Mike Strobbie aux claviers, Ian McDonald (King Crimson) à la flûte et Hugh McDowell (ELO) au violoncelle.
Dès « Let Me Go », même si on ne peut pas dire qu’on retrouve toute la magie du Asia des débuts, on ressent la puissance tant vocale que musicale qui avait fait la force de ce groupe. Il faut dire que la voix de John Wetton reste inimitable et doit être pour beaucoup dans nos impressions. Mais, la créativité est aussi au rendez-vous. Tout au long de ce début d’album, on la ressent bien présente. Même Geoff Downes nous semble plus inspiré qu’avec Asia. Serait-ce l’influence Wetton ?
La ballade « God Walks With Us » est très belle. La sensibilité mystique de Wetton en ressort. Pour « I Stand Alone », ce sont les voix qui prennent le dessus avec parfois un petit côté « Video Killed The Radio Star ». Les arrangements sont tournés vers un mélange de Asia et de Electric Light Orchestra. Superbe est le chant de John Wetton sur l’acoustique « Meet Me At Midnight ».
« Hey Josephine » nous laisse perplexe. Tantôt grandiose, le morceau tourne parfois à la chansonnette. Par contre, John Mitchell y distille des notes empruntes d’un extraordinaire feeling. La ballade mélancolique « Far Away » est un peu trop pompeuse sans doute. « Please Change Your Mind » est une autre ballade, plus proche de l’esprit Asia.
On reste dans les ballades avec « Sleep Angel ». La voix de Wetton se fait mélancolique. Alors qu’on a l’impression que rien ne se passera, tout explose. Finalement, le morceau séduit. Sur « Spread Your Wings », John Mitchell nous sort un de ses solos dont il a le secret. C’est sur le dernier titre « In The End » (encore une ballade !) que l’on retrouve la chanteuse de Renaissance, Annie Haslam, pour un duo avec John Wetton. C’est aussi ici que le grand Ian McDonald apparaît à la flûte.
La principale impression laissée par cet album est celle de retrouver un peu de cet Asia perdu il y a bien longtemps déjà. C’est sans doute dû à la voix extraordinaire de John Wetton. La critique viendrait plutôt d’une trop grande mélancolie d’ensemble. Les premiers morceaux raniment la flamme en nous mais, petit à petit, elle s’éteint à nouveau.
Pays: GB
Frontiers Records FR CD 242
Sortie: 2005/05/16