ETERNAL WANDERERS – The Mystery of the Cosmic Sorrow
Entre 1997 et 2006, les sœurs Kanevskaya travaillaient surtout en duo. Ensuite, la volonté de donner plus de consistance à leur musique les poussa à monter un groupe. Ce fut Eternal Wanderers.
Après dix années d’existence, l’entreprise s’est révélée plus productive en qualité qu’en quantité. Avant ce nouvel opus, seuls deux albums avaient vu le jour : « The Door To A Parallel World » (2008), qui impressionna votre serviteur, et « So Far and So Near » (2011), qui lui échappa mais fut aussi bien coté. Après cinq années d’attente, le groupe Moscovite nous rappelle à son bon souvenir avec un copieux double CD, « The Mystery of the Cosmic Sorrow ».
Dans la grande tradition d’un Progressif ambitieux, typique des années septante, il nous propose ici un long voyage de nonante minutes, avec un sujet idéal : les méandres du cosmos. Profitant des cinquante ans du genre, il se permet adroitement d’en mêler différents courants, du Space Rock au Prog-Metal, du Krautrock au Rock Symphonique, … C’est ainsi que dans ce fantastique melting pot, les différentes parentés se croisent avec art : Tangerine Dream, Mike Oldfield,Porcupine Tree, Camel, Mostly Autumn, Dream Theater, Asia, Yes, …
Pour défendre tout cela, il fallait des artistes de gabarit, capables de relever les nombreux défis liés aux ambitions affirmées. Globalement, c’est réussi. Les compositions sont de qualité, solides, riches, superbement interprétées. Il faut pourtant avouer que leur complexité impose parfois plusieurs écoutes pour bien en apprécier toute la substance. Les changements de rythmes et de styles sont fréquents, parfois délicats, parfois extrêmes. Les atmosphères suivent les mêmes schémas. Aux claviers, Elena sert de pivot, d’organisatrice et de chef d’orchestre. Elle s’emballe peu, se concentre sur les atmosphères, les couleurs, les émotions, les thèmes. Au chant, elle montre de l’assurance, du potentiel, beaucoup de justesse et … évite d’en faire trop. Aux guitares, Tatyana n’a pas cette retenue. Elle se révèle autant adepte de finesse et de délicatesse que de violence extrême, de langueur que de folles cavalcades pyromanes. En cela, elle se trouve fantastiquement appuyée par un bassiste exceptionnel, à la technique et aux accents volontiers Fusion Jazz-Rock. Quant au batteur, il tient son rang avec efficacité, mais sans extravagance particulière.
Il faut aussi préciser que le premier CD est plus varié et plus nerveux que le second, plus spatial et instrumental. Il faut aussi noter que parmi tous ses titres haut de gamme, « Born to Suffer » est un réel petit chef-d’œuvre. « Gamma Waves », « Silent World » et « Valley of Oblivion » ne sont pas loin de l’égaler.
Au final, un grand groupe présente une œuvre majeure pour un public d’amateurs avertis de Rock Progressif.
CD 1 (51:10) :
- Message from Space (E. & T. Kanevskaya) (3:50)
- The Mystery of the Cosmic Sorrow (E. & T. Kanevskaya) (8:30)
- Methane Rain (E. & T. Kanevskaya) (8:18)
- Gamma Waves (E. & T. Kanevskaya) (5:30)
- Born to Suffer (E. & T. Kanevskaya) (10:09)
- Silent World (E. & T. Kanevskaya) (8:50)
- Valley of Oblivion (E. & T. Kanevskaya) (6:03)
CD 2 (37:21) :
- Following a Neutrino’s Flight (9:29)
- The End of the Satellite Age (I- Hard Times / II- The Great Dance / III- It Went the Wrong Way / IV- Brand New Program / V- Falling Down)(D. Shtatnov) (23:26)
- Space (E. & T. Kanevskaya) (4:26)
Les interprètes :
- Elena Kanevskaya : Claviers, Samplers & Chant
- Tatyana Kanevskaya : Guitares, Charango, Samplers & Choeurs
- Dmitry Shtanov : Basse, Synthétiseur Analogique, Effets & Choeurs
- Sergey Rogulya : Batterie & Percussions
+ - Alisher Zvid : Saxophone (1.3, 2.3)
Pays: RU
Mals Ltd 414
Sortie: 2016/03/01