WHATEVER IT TAKES – Death blow
Whatever It Takes se forme à Courtrai en 2005 avec la ferme intention de faire goûter au monde civilisé sa vision d’un hardcore brutal et sans concessions. Hans Terlinck (chant), Tim Vanglabeke (guitare et chant), Nico Degroote (basse) et Nick Vanglebeke (batterie) tirent leur inspiration de groupes hardcore des Nineties comme Fury Of Five, Bulldoze, All Out War, Next Step Up, Clubber Lang ou One Second Thought. Pour ceux à qui ces noms ne disent pas grand-chose, disons que ces groupes américains n’ont pas laissé une grosse œuvre discographique, à part All Out War qui existe depuis 25 ans, mais que leur point commun est de se livrer à un beatdown hardcore couillu et méchant.
Avec Whatever It Takes, c’est pareil. Ces gens expriment leur vision du monde qui se résume au football, au bodybuilding et à une certaine conception du hooliganisme. On ne parle pas ici de philosophie orientale ou de physique quantique mais plutôt des meilleurs moyens de fissurer les tympans avec une musique la plus puissante possible.
Whatever It Takes commet quelques albums au cours de sa carrière naissante. Les choses commencent en 2006 avec un album partagé avec les américains de King Of Klubz. « The heart of champions » montre en pochette des boxeurs en train de se mettre généreusement sur la gueule, tout un symbole. Whatever It Takes commet six titres dans ce split album : « Mister money making mainstream », « Paying prices », « Teddybear bastard », « Cold as ice », « Champagne whores » et « Dirty rat face ». Vous allez comprendre plus tard pourquoi je mentionne ces titres.
Vient ensuite « DHM » en 2007, album de huit morceaux dont « Dashboard devils », « Cold blooded discharge », « DHM » et une nouvelle version de « Mister money making mainstream ». Whatever It Takes prend alors un congé sabbatique, dû aux contraintes de l’existence, sans doute pour avoir le temps d’élever les petites familles, de s’élever dans la hiérarchie sociale de l’usine, poursuivre des études de psychologie ou de grammaire latine, ou peut-être purger quelques peines en maison de correction. Le groupe revient en 2012, plus regonflé que jamais et commet un nouvel album « Chasing the rush » sur le label Filled With Hate Records. Les activités littéraires se poursuivent avec l’écriture de quatre nouveaux morceaux pour « Heart of champions II », un CD partagé avec Headshot, un autre groupe de Courtrai.
Et enfin, Whatever It Takes revient définitivement aux affaires cette année avec une signature sur le label Beatdown Hardwear, qui édite ce « Death blow ». Le premier contact avec cet album est on ne peut plus brutal, l’auditeur étant évaporé sous le souffle thermonucléaire d’un hardcore impitoyable. Un coup d’œil sur la liste des morceaux soulève l’attention de ceux qui ont appris par cœur la liste des titres mentionnés plus haut dans cette chronique : on retrouve effectivement « Mister money making mainstream » (raccourci en « Maintream dog »), « Paying prices », « Teddybear bastard », « Cold as ice », « Champagne whores », « Dirty rat face », « Dashboard devils », « Cold blooded discharge » et « DHM ». A part « Death blow » et « Bring it on » (en fait une reprise de One Second Thought), ce nouvel album compile un très grand nombre de chansons déjà sorties sur les albums précédents du groupe. Mais il semble que ces titres aient été réenregistrés. En effet, il est bien expliqué dans le livret du CD que l’album a été enregistré aux studios Hearse par Lander Cluyse et que de nombreux musiciens sont venus donner un coup de main sur l’interprétation des morceaux.
Donc, ceux qui possèdent déjà les albums « The heart of champions » et « DHM » ne vont pas apprendre grand-chose sur Whatever It Takes. Mais vu la puissance sonore des nouveaux enregistrements, ils auraient quand même intérêt à mettre à jour leur discographie du groupe. Quant à ceux qui ne connaissent pas Whatever It Takes, ils peuvent se plonger en toute confiance dans cette série de titres tueurs, qui brillent particulièrement avec ces pichenettes de colosse que sont « Mainstream dog », « Cold blooded discharge » ou « Paying prices », sans oublier l’excellente reprise de « Bring it on ». Les guitares abattent des avalanches de décibels maçonnés au béton lourd et les vocalistes profèrent des grognements d’ours en colère, confinant parfois au deathcore. Tout ceci flingue dans les règles et est un régal pour l’oreille interne.
Pays: BE
Beatdown Hardwear
Sortie: 2016/04/29