SATSUKI – Eclipse (& Apocalypse)
Artiste japonais polymorphe (acteur, poète, écrivain), Satsuki est un auteur-compositeur-interprète souvent labellisé pop/rock par la presse. Après avoir été vocaliste du groupe Rentrer En Soi, il poursuit sa carrière solo depuis 2009. Pour bien commencer l’année, Satsuki annonce une tournée européenne de presque trois mois, baptisée Epocalipse Tour 2016. Cette tournée coïncide avec la double sortie d’un CD intitulé «Eclipse» et d’un maxi-CD intitulé «Apocalypse».
La musique de Satsuki fleurte avec plusieurs sous-genres du métal (black, extrême, électronicore, speed et thrash) sans jamais s’identifier à un seul genre en particulier. Des rythmes très rapides, des voix criées et gruntées, des accents hip-hop, des phrases musicales que l’on croirait sorties tout droit d’un album de Within Temptation, une voix claire très agréable, des riffs de guitare bien costauds, des voix déformées, un soupçon de rythmes à la Rammstein et une bonne dose d’électro. Bref un cocktail qui n’aurait rien d’innovant si ce n’était la façon «exotique» d’assembler et d’enchaîner les divers éléments musicaux. Le produit manque parfois un peu de lisibilité, mais jamais d’originalité.
Aucun temps mort sur cet album. Le mélange des éléments rend cette musique difficile à décrire et à classer. Sur le début du titre «Artemis», la voix est écrasée par la musique. Mais il est difficile de dire si c’est un choix délibéré ou une petite lacune au niveau de la production. Ce morceau est certainement le plus accessible de l’album.
«Selene» est une espèce de ballade rapide, un «uptempo» comme on dit parfois. Avec toujours un petit charme exotique. Le morceau suivant repart dans du plus musclé. Les amateurs de rythmes soutenus et d’exotismes adoreront. «Squall» différe de ses prédécesseurs par sa composition qui évoque plus le rock alternatif/progressif. La ligne mélodique est aussi plus proche des standards habituels. Soulignons le très joli travail à la basse et à la guitare.
«Brave» est une ballade de facture très classique, plutôt inattendue au vu du reste de l’album. Le morceau a carrément un côté Beatles par l’originalité de traitement. «Diana», le morceau qui clôture l’album a un côté Mika et prend un tour résolument Dance qui n’est vraiment pas ma tasse de thé.
Globalement, cet album Eclipse intéressera un public éclectique à tendance métal, mais à force de vouloir toucher à trop de sous-genres différents, voire à des genres différents comme sur le dernier titre, l’album part un peu dans tous les sens et aura du mal à fédérer le public. Il y a certes un côté métal pas désagréable dans les deux bons tiers de l’album, avec un parfum d’exotisme. Mais les contrastes musicaux sont parfois fort marqués et, de ce fait, désarçonnants.
«Apocalypse» se compose d’une intro et de trois morceaux. «Reincarnation» est une intro métal instrumentale de facture on ne peut plus classique et alléchante qui annonce le morceau «Apocalypse». Celui-ci me paraît beaucoup plus conforme aux attentes d’un public métal. D’excellents riffs de guitare, un souffle puissant, des chœurs et des grunts, une touche d’électro… «Burning Out» démarre sur une excellente intro à la guitare qui envoie du bois, comme tout le reste du morceau d’ailleurs. Le dernier titre «Revelation» ne dépareille pas avec les deux premiers. Le maxi-CD affiche donc une cohérence nettement plus grande que l’album principal. Pour le plus grand bonheur des métalleux curieux et ouverts aux influences d’ailleurs.
Pour découvrir cet artiste hors normes en chair et en os, rendez-vous au Comic Con de Bruxelles le 20 mars prochain.
Pays: JP
Too Wild TWSTKM-001
Sortie: 2016/03/19