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VARIOUS ARTISTS – Dazed and confused, a stoned-out salute to Led Zeppelin

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Nous avions déjà eu l’occasion de le mentionner pour un précédent album de reprises de Led Zeppelin (« No quarter, an all-star tribute to Led Zeppelin« ), le groupe de Jimmy Page et Robert Plant est installé au panthéon des plus grands groupes de hard rock pour au moins deux ou trois éternités. Trente-six ans après sa dissolution officielle, le Zep est toujours l’objet des plus grandes attentions et a influencé toutes les générations qui ont suivi le temps béni des années 1970. Aujourd’hui, les journalistes qui avaient l’habitude de descendre en flammes les albums de Led Zeppelin lors de leurs sorties doivent bien se mordre les doigts ou sont en train de sucrer les fraises quelque part dans des maisons de repos pour critiques rock égarés.

Bref, le culte du Zeppelin continuera encore pour longtemps et sera concrétisé notamment par ces fameux albums de reprises, qui ont jalonné les trente dernières années avec plus ou moins de réussite. L’une de ces dernières compilations devrait mériter toute la considération qu’elle mérite. En effet, ce « Dazed and confused, a stone-out salute to Led Zeppelin » réunit quelques excellents groupes stoner qui ont effectué des reprises parfaitement en phase avec l’esprit lourd et aérien des années 70. Il faut dire que le stoner rock est là pour ça, pour faire ressurgir les Seventies via un couloir direct branché sur le temps passé.

Cette compil nous vient du label Cleopatra Records, qui avait déjà émis de jolis assemblements d’hommages aux Doors ou à Black Sabbath. Et ici, en s’attaquant au groupe phare du rock Seventies, Cleopatra réalise à nouveau un bel exploit. Les groupes qui figurent sur cette compilation ne sont peut-être pas les plus fameux de la scène stoner mais ce qu’ils font ici est tout simplement excellent. On trouve quelques combos bien confirmés (les Suédois de Siena Root, les Américains de Fireball Ministry ou Dead Meadow, les Néerlandais de The Machine) ainsi que des jeunes loups récemment sortis des bois et qui sont pleins de promesses (les Anglais de Cult Of Dom Keller, les Texans de Mothership, les Californiens de Joy, les Norvégiens d’Electric Eye ou les néo-psychédélistes de The Fresh & Onlys).

Côté morceaux choisis, c’est la fine fleur du répertoire de Led Zeppelin qui défile dans nos oreilles : « Whole lotta love », « The rover », « Dazed and confused », « Heartbreaker », « We’re gonna groove », « No quarter », « Communication breakdown », « Immigrant song », « Kashmir », « Straiway to heaven », « The ocean », etc. Et ici, il faut bien admettre que toutes ces nouvelles versions des classiques du Zep sont tout simplement fantastiques de puissance et de grâce. Sans souci d’exhaustivité, on peut dire que « Whole lotta love » par Siena Root, « The rover » par Fireball Ministry, « Heartbreaker » par Mothership ou « We’re gonna groove » par Joy décollent le papier peint. Tout ce petit monde fait rougir les amplis et compressent les guitares à mort.

Mais on peut aussi étonner son monde autrement que par la démonstration de force. Quelques groupes revisitent Led Zeppelin avec des interprétations audacieuses qui réussissent à marquer les esprits. Cult Of Dom Keller fournit un « Dazed and confused » dont les passages électroniques confèrent à l’hypnose robotique. Dead Meadow redessine un « No quarter » avec des ambiances gluantes et désabusées. Electric Eye transforme « Immigrant song » de fond en comble mais demeure fascinant avec une version flottante et vaporeuse. The Machine emporte « Nobody’s fault but mine » dans les confins d’une galaxie électrique stupéfiante. The Fresh & Onlys fait flotter « In the light » sur le Gange.

Citons encore la version foudroyante de « Communication breakdown » par Lostage, les rondeurs sympathiques de « The ocean » par Brutus, les circonvolutions électro-psychédéliques déjantées de « Kashmir » par Indian Jewelry, l’inévitable « Stairway to heaven » restauré façon easy listening cosmique par les Californiens de The Tulips et le final « Thank you » par The Black Moods, joué dans la grandiloquence la plus totale et on a fait le tour d’un des meilleurs albums de reprises zeppeliniennes qu’il m’ait été donné d’entendre.

A la fois fidèle à l’esprit de Led Zeppelin, irréprochable du point de vue musical et intéressante par quelques réinterprétations peu communes de certains morceaux, cette compilation est un must pour tous les amateurs de Led Zeppelin et de stoner rock. Dans son genre, elle est parfaite.

Pays: US
Cleopatra Records CLP 2324
Sortie: 2015/10/02

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