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VICKERS, Brad & HIS VESTAPOLITANS – That’s what they say

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L’honorable Brad Vickers s’est fait la main sur les terres du blues américain au contact de légendes telles que Jimmy Rogers, Hubert Sumlin, Bo Diddley, Chuck Berry, Odetta, Sleepy LaBeef, Rosco Gordon et Pinetop Perkins, pour qui il joue sur les albums « Born in the Delta » et « Ladies’ man », nominés aux Grammy Awards. Fort de cette expérience très riche, Brad Vickers estime à bon escient qu’il est capable de mener sa propre barque et la conduire aussi bien sur les eaux sombres du bayou que sur les flots tourmentés du Mississippi, sans compter le lac Michigan qui baigne les pieds de la bonne ville de Chicago et de son blues urbain.

C’est donc avec ses Vestapolitans qu’il égrène depuis quelques années son blues mâtiné de folk, de bluegrass et de gospel sur des albums comme « Great day in the morning » (2013), « Traveling fool » (2011), « Stuck with the blues » (2010) ou « Le blues hot » (2008), pour prendre les choses dans l’ordre chronologique inverse. Bien qu’originaire de Long Island, près de New York, Brad Vickers semble provenir de tous les endroits des USA où le blues a germé. On le donnerait né au Texas ou à la Nouvelle-Orléans à cinquante contre un.

Avec son nouvel album « That’s what they say », Brad Vickers continue le périple au pays du blues et le décline sous de nombreuses apparences, que ce soit dans sa forme la plus classique (« Seminole blues », « Don’t you love your daddy no more », tirés d’originaux de Tampa Red et de Leadbelly) ou décliné à la sauce gospel (« Fightin' ») ou rock ‘n’ roll (« Don’t you change a thing », à l’aisance toute J.J. Cale). On trouve même des clins d’œil aux premières formes de country telles qu’élaborées dans les Appalaches (« Wishing well », écrit par Margey Peters, qui participe à de nombreuses chansons comme l’amusante « Mama’s cookin' » qui fera saliver les plus gourmands).

L’équipe qui entoure Brad Vickers est suffisamment imposante pour permettre l’exploration d’un registre varié, toujours marqué par le classicisme de la musique populaire américaine. Charles Burnham (violon), Jim Davis (saxophone ténor et clarinette), Matt Cowan (saxophones), Dave Gross (contrebasse, mandoline, guitare, piano et percussions), Mikey Junior (chant), Christine Santelli (chant), Gina Sicilia (chant) et Bill Rankin (batterie), sans oublier Brad Vickers (guitare et chant) et Margey Peters (basse et chant) sautent avec une humeur égale du blues au boogie (« Having a ball »), avec une halte dans le ragtime (« Twenty-first century rag »).

Cet album est un excellent catalogue de la musique classique des Etats-Unis, animé d’un magnifique esprit des années 40 et 50. Les fantômes de Willie Dixon, Amos Milburn, Benny Goodman, Waylon Jennings ou Ella Fitzgerald s’animent joyeusement au contact des chansons joliment troussées de « That’s what they say ». Alors pourquoi les vivants ne se laisseraient-ils pas aller non plus à quelques manifestations de joie musicale?

Pays: US
ManHatTone 1090
Sortie: 2015/10/27

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