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DESOLATED – The end

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Le label Beatdown Hardwear commence à se faire une solide réputation dans les milieux hardcore, avec la sortie régulière d’albums hargneux en provenance de groupes qui ont la rage et des choses à dire. Une de ses dernières livraisons est l’album « The end », des Anglais de Desolated. Mais ce titre est très mal porté car « The end » serait plutôt le début de certaines choses pour ce quatuor de Southampton, formé en 2007.

C’est d’abord le premier album de Desolated et c’est ensuite une carte de visite qui devrait ouvrir certaines portes à ce groupe qui ne fait aucun compromis avec sa musique et sa philosophie de vie. Paul Williams (chant), Rich Unsworth (guitare), Jake Marlowe (basse), Tommy Defelice (batterie) et Drew Harper (guitare) ont eu l’occasion de peaufiner leur style et d’aiguiser leurs chansons au cours d’innombrables concerts, joués dans des caves ou des scènes de grands festivals, c’est sans distinction. Car ce qui importe à Desolated, c’est de balancer à la face du monde d’impitoyables riffs hardcore et des idées ou sentiments lentement décantés dans une marmite de bile noire et amère.

Bref, les gens de Desolated ne sont pas venus ici pour jour les montreurs d’ours ou les dresseurs de puces savantes. Ils viennent semer un boucan colérique et répandre la frustration dans nos oreilles. Leur premier album est un exemple d’expédition punitive rondement menée, dix morceaux, 24 minutes. Dès le premier morceau « The beginning », on sent monter à l’assaut des bataillons de chars lourds. L’acier étincelle et la masse blindée prend possession des tympans sur des mid-tempos colossaux. Les aboiements du chant sont autant de gifles distribuées avec des gants de crin. Et c’est parti pour l’avalanche de décibels gros comme des cuirassés, à travers des morceaux qui résonnent comme autant de slogans revendicateurs ou de plaintes désespérées (« Numb », « Therapy »).

Les gens de Desolated sont des torturés qui matérialisent leurs angoisses par une surenchère de violence sonique qui aide à se libérer des contraintes et des doutes. Comme tout bon album de hardcore, leur « The end » envoie des kilotonnes de ferraille sonore et d’électricité facturée au prix de gros. « Invasion », « Psychosis » ou « Olanazapine » continuent de délivrer un flot ininterrompu de terreur guitaristique et de murs rythmiques infranchissables. « Withdrawal » lâche un exercice surprise de speed balancé à fond durant trente secondes, avant que les riffs impériaux ne reviennent pacifier la contrée à coups de flingues sur « The end ». « Relapse » laisse une dernière chance aux retardataires de se jeter contre le mur à toutes vitesses en pogotant comme des malades, et « Out of luck » termine les propos sur un mode beaucoup plus embourbé et, osons le dire, bluesy.

On voit donc que les hommes de Desolated ont de la ressource, des idées et de la colère à revendre sur ce premier album tout à fait prometteur, à la jolie couverture illustrée à la façon des albums de Baroness. Un nouveau rivet à ajouter sur la machine infernale du hardcore anglais.

Pays: GB
Beatdown Hardwear BDHW 052
Sortie: 2016/02/05

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