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SCRAP DEALERS (The) – After a thousand blows

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Cet album est officiellement le premier album long format des Scrap Dealers, bien que les Liégeois aient déjà sorti un EP qui durait presque aussi longtemps et contenait huit morceaux alors que ce « After a thousand blows » n’en contient que six. Mais ne cherchons pas à comprendre et entrons directement dans la musique de ce groupe, qui est en train de devenir un des petits maîtres de la scène garage punk psychédélique du pays.

Nous avions laissé Hughes Daro, Cédric Georges, Régis Germain, Justin Mathieu et Antoine Pottier en 2014, à l’époque où ils avaient sorti coup sur coup un premier EP trois titres « Red like blood » et leur EP « The Scrap Dealers« , qui annonçaient des débuts prometteurs. A l’époque, le groupe explorait les espaces frétillants d’un garage rock encore foncièrement marqué par le punk, à l’instar de ses collègues Mountain Bike, Thee Marvin Gays ou Sha La Lee’s. Ici, avec ce premier album qui n’en n’est pas vraiment un, les Scrap Dealers modifient quelque peu leur trajectoire et s’enfoncent dans des territoires davantage psychédéliques.

La transition est effectivement assez directe entre les ambiances énervées et gouailleuses de « The Scrap Dealers » et « After a thousand blows », qui embraye directement sur des choses plus aériennes mais néanmoins sous la coupe d’une évidente puissance. En somme, les Scrap Dealers ne font que suivre l’évolution qui s’était opérée en 1966-1967 chez les groupes garage punk américains, quand les Seeds ou les Standells ont progressivement laissé la place à Jefferson Airplane ou Quicksilver Messenger Service.

Ici, les Scrap Dealers donneraient plutôt volontiers dans des influences héritées de petits groupes peu connus comme le West Coast Pop Art Experimental Band ou les Charlatans (les Californiens de 1966, pas les Anglais de 1990). Leur album démarre dans une imposante masse sonore à l’amplitude babylonienne (« Walking alone ») qui nous en met pour plus de huit minutes d’ascension des sommets psychédéliques. Une fois parvenus en haut, nous contemplons la course des étoiles qui circulent vivement autour de « Never be like you », aux guitares cristallines et cosmiques. Puis c’est la redescente vers des paysages accablés par le soleil du désert, inspirés par les guitares à la recherche des sonorités des Electric Prunes ou du Chocolate Watchband (« She doesn’t wanna leave your mind »).

On garde cet équilibre subtil entre garage rock et psychédélisme nerveux sur « Keep my silence safe », encore un autre morceau captivant de cet album. Puis, « That’s what we call love » ralentit l’allure mais pas la tension, avant d’ouvrir la voie aux dix minutes du final « I lost my faith », monumentale progression heavy psych déroulée sur rythme lent et plaintif, d’où semble sourdre l’ombre du Velvet Underground et des ultra-inconnus Stone Circus ou Savage Resurrection.

Les Scrap Dealers sont des gens rassurants, ils nous démontrent sur cette nouvelle étape de leur discographie qu’un groupe contemporain peut encore effectuer des bonds de géant dans l’évolution musicale et la définition de son style. Cet excellent « After a thousand blows » est là pour le prouver. Le groupe sera visible au Vecteur de Charleroi le 11 février, à l’Atelier 210 de Bruxelles le 19 février, ainsi qu’à la Péniche de Lille (France) le 4 mars. A vos carnets!

Pays: BE
Jaune Orange
Sortie: 2016/02/05

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