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KHYNN – Supersymmetry

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Formé à Besançon en 2004, Khynn a essentiellement opéré dans l’est de la France et en Suisse, au cours d’une carrière qui a connu deux phases importantes. La première, ce sont les années 2007-2008, où le groupe sort un premier EP « Breaking the fury », dans une veine thrash metal mélodique. On perd ensuite la trace de Khynn jusqu’en 2011, année où il revient complètement rénové et réorienté vers un métal beaucoup plus progressif et émotionnel, comme le démontre son premier album « Every fear calms down ». Le quatuor franc-comtois semble avoir trouvé sa voie et il livre une trentaine de concerts en deux ans, principalement concentrés sur les départements de la Franche-Comté, de l’Alsace et de la Bourgogne, notamment en ouverture d’une tournée du groupe Dharma en 2013.

Puis c’est à nouveau le calme plat en 2014, sans doute à cause de l’écriture et de la mise au point du deuxième album « Supersymmetry », qui sort fin 2015. Le temps long consacré à cet album a incontestablement porté ses fruits puisque cet opus impressionne de bout en bout par une maîtrise technique, un art poussé de la composition et une capacité à construire des ambiances puissantes et fascinantes. On est ici dans un registre allant du death mélodique au postcore, dans une sorte de rencontre entre Opeth, Neurosis, Lamb Of God et Gojira. La référence au célèbre groupe toulousain des frères Duplantier est pertinente car Khynn s’engouffre sans problème dans le sillage du style qui a fait la réputation de Gojira, en conservant toutefois ses caractéristiques propres. Dans un style plus délié et plus désespéré, Khynn aligne ici onze titres impeccables.

Samuel Ecquoy (chant et guitare), Fabien Junod (guitare et chœurs), Rémi Verchère (basse et chœurs) et Mathieu Martinazzo (batterie) développent leurs morceaux sur cinq minutes de moyenne, prenant le temps de diluer et faire décanter des atmosphères lourdes et rageuses, apaisant les colères par des interventions régulières de ballades (« Breath inside me », « Living time », « A wild night ») qui permettre de se remettre des assauts métalliques, toujours savamment travaillés et auréolés de parties de guitares héroïques et techniquement bluffantes. Côté rythmique, on est aussi dans du très haut niveau avec un batteur à l’aise sur tous les registres.

« Tainted impression », »God in hell », « Black circles », « Persona », « Depersonalization » ou « Into the supersymmetry » délivrent ainsi des moments captivants, où l’ennui et la redite n’ont à aucun moment droit de cité. On y ajoute une production racée signée Brett Caldas-Lima et un packaging extrêmement soigné et on se retrouve avec un album qui vient tutoyer la perfection.

Tout ce qu’il reste à faire pour les responsables chargés de promouvoir les groupes rock de qualité en France, c’est d’extraire Khynn de sa belle Franche-Comté pour lui donner un destin national. Car ce groupe a autre chose à faire que de traîner entre les fromageries et les ateliers de pendules.

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2015/10/23

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