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VOWWS – The great sun

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En déclarant ouvertement dans le livret de leur CD « The great sun » avoir été inspirés par le roman « Le monde englouti » de l’écrivain anglais de science-fiction J.G. Ballard, les gens de Vowws ne font que renouer avec une forte influence de ce romancier visionnaire sur les groupes de post-punk anglais et de musique industrielle de la fin des années 1970. En effet, J.G. Ballard (1930-2009) a écrit une série de romans post-apocalyptiques dont la noirceur et le désespoir ont finalement déteint sur la Weltanschauung des groupes de new wave froide qui commencèrent à coloniser le rock après la chute du punk. Joy Division, The Church, les Buggles, Gary Numan et même Hawkwind ont écrit des chansons faisant directement référence à l’univers littéraire de J.G. Ballard, un auteur dont je cours acheter les bouquins de ce pas.

On vient de mentionner Gary Numan et cela donne une excellente transition pour vous informer que le grand Gary vient chanter une chanter une chanson en duo sur ce premier album des Vowws, encore un élément à prendre en compte pour souligner l’authenticité new wave irréprochable de ce duo australien formé en 2011 et installé désormais à New York.

Matt (guitare et chant) et Rizz (claviers et chant, d’origine iranienne et portoricaine) se rencontrent à Sydney puis émigrent à New York en 2011. La Grosse Pomme, avec son maelstrom culturel, est l’endroit idéal pour le développement de la musique de Vowws, fortement ancrée dans le post-punk et la new wave des années 80. Le duo réalise un premier EP en 2013. « The Vowws » contient déjà le titre « Councillor », un des moments forts de leur premier album. On retrouve l’esprit et la lettre des pointures new wave de l’époque, Depeche Mode en tête.

« The great sun » étend le champ de la vision new wave de Vowws sur une dizaine de chansons. Froideur cybernétique (« It’s you »), neurasthénie électronique (« Crying »), arrogance synthétique (« The great sun »), rythmiques lourdes et mécaniques (« Against the gates »), massification sonique (« Holy youth »), brumes de claviers hantés (« Stranger »), tout dans cet album fleure bon la cold wave dans ce qu’elle a de plus planant, de plus déprimant et de plus lourd, comme une rencontre entre Depeche Mode, Nine Inch Nails et Laibach.

Rizz et Matt (qui ressemble comme deux gouttes d’eau au jeune Gary Numan) ont donc invité le vénérable Gary Numan, pape de la pop électronique des années 80, passé à l’indus dans les années 90 et dont l’influence suscitera des vocations chez Nine Inch Nails, Marilyn Manson et même Rammstein. L’homme vient poser sa voix atmosphérique sur un « Losing myself in you » puissant et aérien, qui fait partie des grands moments de ce premier album de Vowws.

Plongée dans le passé de la new wave gothique et industrielle, « The great sun » rappellera des souvenirs aux fans de Depeche Mode et des Cure, mais il garde aussi un pied dans les temps présents avec des références lourdes faites à Nine Inch Nails ou Ministry. Ce n’est pas forcément l’album le plus original du monde dans le domaine, mais il se défend très honorablement. On attend la suite.

Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2015/10/30

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