CD/DVDChroniques

INTRONAUT – The direction of last things

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Plus on découvre l’œuvre d’Intronaut, plus on se rend compte que la marche vers l’excellence de ce groupe californien n’est pas terminée. En effet, après les deux derniers albums « Valley of smoke«  (2010) et « Habitual levitations«  (2013), Intronaut revient et fait toujours plus fort avec ce nouveau « The direction of last things ».

Avec maintenant onze ans d’existence et un line-up solidifié depuis 2007, Sacha Dunable (guitare et chant), Joe Lester (basse), Dave Timnick (guitare, chant, percussions) et Danny Walker (batterie), ont encore progressé dans l’écriture et l’interprétation de leurs compositions, comme s’il était encore possible de faire mieux après leurs deux derniers disques époustouflants. Les musiciens le reconnaissent eux-mêmes, « The direction of last things » est leur disque le plus technique, le plus prenant et le plus téméraire. Dave Timnick constate qu’Intronaut était juste mûr pour composer un nouvel album formidable parce qu’il était au faîte de sa concentration et de son inspiration.

Et quand on entend le résultat magnifique incarné par ces sept nouvelles chansons, on ne peut qu’abonder dans son sens. Et là où on tombe à genoux devant cette nouvelle œuvre, c’est quand on apprend combien de temps elle a nécessité pour être enregistrée. Les spécialistes éclairés de métal progressif estimeront à quelques mois un pareil travail. Eh bien non, il n’a pas fallu plusieurs mois ni plusieurs semaines à Intronaut pour venir à bout de son nouvel album, il n’a fallu que… quatre jours! A peine plus que n’importe quel petit groupe de garage punk fauché, c’est incroyable. Il faut dire que les musiciens d’Intronaut ont eu le temps d’usiner leurs nouveaux morceaux au cours d’innombrables heures de répétition. Car c’est un groupe soudé dont les membres n’habitent qu’à quelques encablures les uns des autres, à la différence de plus en plus de groupes qui vivent aux quatre coins du monde et préparent leurs chansons en s’envoyant des clés USB par la poste.

C’est le producteur Josh Newell (un habitué des albums d’Intronaut) qui s’est chargé de la mise sur bande mais Intronaut a compensé la rapidité de l’enregistrement par un fameux paquet de temps utilisé pour le mixage. Et non seulement ce mixage a été bichonné mais encore il a été confié au génial Devin Townsend, le sorcier de Strapping Young Lad et du Devin Townsend Project. Autant dire qu’en termes de profondeur du son, de puissance et de clarté, on fréquente les sommets.

L’album s’étend sur trois bons quarts d’heure et délivre sept morceaux à la complexité et à la force de frappe insoupçonnées. On reste épatés par la variété de climats metalcore et jazz fusion qui se succèdent sur le premier morceau « Fast worms », prélude à la mise en place de titres faramineux, souvent longs (sept à huit minutes) et tortueux, laissant échapper un mathcore progressif qui brille sur des apogées comme « The unlikely event of water landing » ou « City hymnal », tandis que des solidités comme « Sul Ponticello » ou le gigantesque « The direction of last things » fréquentent des atmosphères plus rugueuses mais toujours aussi alambiquées.

On navigue ici entre Mastodon, Dream Theater, Porcupine Tree, Isis, Tool ou Opeth, mais avec une marque de fabrique bien personnelle que l’on ne peut retirer à Intronaut, qui atteint ici le sommet de sa discographie en termes d’écriture, de technique et de sensibilité. Iront-ils encore plus haut lors de la prochaine étape? On peut, on doit l’espérer.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2015/11/13

Laisser un commentaire

Music In Belgium