QUORUM – Another World

Groupe russe distribué en toute logique par le label Mals, ce dernier nous fournit ici un album dont les compositions ont été écrites en fait en 2000, juste après la sortie d’un premier opus. Voilà donc un très long break de près de quinze ans, pour un groupe qui est aujourd’hui formé de Pavel Barabanov (guitares), Dimitri Shtatnov (guitares, claviers, basses, chant et chœurs), Vladimir Yanovsky (basse), Sergey Nokoronov (batterie et percussions) et Elena Kanevskaya (chœurs). En fait le groupe a bel et bien travaillé depuis, avec un album sorti en mars 2011, et un single produit en octobre de cette année. Pour ce qui est du présent actuel, « Another World » pour le groupe est un album du renouveau, qui offre ici 7 compositions retravaillées dont deux épiques de plus de 10 minutes.

Démarrage plutôt classique et mélodique, pour une première composition écrite par l’ensemble de l’équipe, qui s’élance grâce aux synthétiseurs. A la fois futuriste et en même temps vintage, le rock-progressif développé par Quorum laisse beaucoup de place à la mélodie, qui porte un chant optant pour la langue maternelle du groupe originaire de Moscou. Ici rien de choquant, car le travail vocal se marie parfaitement à la musique. Tout au long d’une architecture plutôt complexe et bien travaillée, le groupe impose de son empreinte son rock où, psychédélisme et progressif moderniste complètent le tableau sonore.

A la fois plage titulaire et premier épique de plus de 12 minutes, « Another World » s’élance aussi de façon classique et acoustique. Puis c’est un rock-psychédélique typé Pink Floyd, qui vient à nos oreilles avec une guitare aérienne et des orgues en toile de fond. Voilà venir un très beau solo, ici épaulé par un bon travail aux claviers, qui maintient l’auditeur dans les hauteurs. On poursuit toujours avec une nouvelle orchestration classique, qui ouvre pour un morceau plus traditionnel vis à vis du chant, alors que l’orchestration nous rappelle à certains moments Kaipa. Le fameux single sorti cette année, est également présent sur l’album avec une composition tournée vers un rock-progressif où les claviers et la guitare sont tous deux proches du travail du grand Genesis. Un single où l’on retrouve de nombreuses démonstrations techniques à la basse et à la batterie !

Retour au calme avec un morceau qui s’apparente plus à une ballade soul où, c’est le piano et la basse qui construisent la trame de ce dernier. Une guitare inspirée complète le tableau de ce nouvel exercice instrumental. S’ensuit le second épique de près de 10 minutes où, un métal-progressif introduit le chant russe. A la fois plus nerveux tout en gardant des passages plus mélodiques et ce petit soupçon de soul, la composition revient à nouveau vers les pierres angulaires du progressif. De nouvelles démonstrations en pagaille d’orgues et de synthés, jouent ici au chat et à la souris avec une guitare psychédélique qui s’envole au sein d’un solo endiablé ! Intro acoustique pour cette fin d’album où, la dernière composition évolue vers un mélange de pop-musique et de rock-progressif.

Au-delà de la barrière de la langue maternelle des musiciens, l’auditeur peut ici découvrir un album où l’on trouve de nombreux passages techniques des plus intéressants. Peut-être un peu hétérogène par rapport à la présence de certains moments moins endiablés et plus conventionnels, cet opus peut intéresser de nombreux membres de notre auditoire.

Pays: RU
Mals Records MALS 412
Sortie: 2015/11/30