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ENEMO J – Miley Virus

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On ne sait pas très bien, au kilomètre près, d’où viennent les gens d’Enemo J. Certains disent Derby dans le Derbyshire, d’autres la riante cité ouvrière de Burton-on-Trent dans le Staffordshire, bien que ces deux villes ne soient distantes que de quelques kilomètres. Et on ne sait pas très bien quel genre de métal joue ce groupe. Certains disent du hardcore, d’autres du deathcore, ou encore du metalcore. Pour mettre un terme aux interrogations, on dira qu’Enemo J, groupe âgé d’une quinzaine d’années, pratique un mélange de ces genres. Avec, comme le révèle ce cinquième album, un certaine propension au metalcore.

Certains, au prononcé de ce seul mot, ont déjà fait comme la jeune fille de la pochette et ont sorti les flingues. Ça ne va pas être inutile, je vous le dis tout de suite, bien qu’il ne faille pas totalement jeter le bébé avec l’eau du bain.

Au cours de son existence, Enemo J a changé de personnel à de multiples reprises mais semble ancré autour de la personne de Craig Hartwell, qui s’occupe du chant et des samples. Aujourd’hui, après les albums « Angels will return for us » (2006), « Live by wish, not by hope » (2008), « When evolution is outlawed, only outlaws will evolve » (2010) et « Ill begotten means » (2012), le groupe revient avec ce nouveau « Miley virus » (construit sur un jeu de mots extrêmement raffiné inspiré du nom de la chanteuse Miley Cirus, vendeuse de soupe notoire), auquel ont participé Kieron Berry (guitare), Haydn Edwards (guitare et chant), Jake Withers (batterie) et Mike Wyke (basse).

La démonstration de force commence assez bien avec une poignée de premiers titres riches en fibres et distribuant un lot appréciable de riffs rugueux empruntant parfois au deathcore (« This is not a toy », « Miley virus », « This stops today »). Et puis, vers le septième titre, c’est l’embourbement, la retombée du soufflé, la déconfiture, bref l’intervention de plus en plus massive de metalcore servi par un chant féminin qui va plus nous faire penser à du Within Temptation (l’épouvantable « Throughout ») qu’a du métal honnêtement fabriqué. Le martyr continue avec d’inutiles rodomontades vocales vaguement death (« Sufferance ») ou des pitreries metalcore usées jusqu’à la corde (les ennuyeux « Time » et « Drunk lions at the wolf party »).

Mais au moment où on s’apprète a ranger cet album dans la catégorie des insupportables, deux réveils surgis d’on ne sait où et inspirés par Entombed viennent sauver la mise in extremis. « Miley virus » ne doit son salut (ou à tout le moins une note honorable) qu’à ces impeccables « Contaminhate » et « Erase the light » qui lancent un dernière charge death metal colossale. D’où ce conseil que je me permettrai aux jeunes générations : faites du vrai death nineties, les kids, et ne vous perdez pas dans les boursouflures mélodiques du metalcore.

Pays: GB
Digital Media Records
Sortie: 2015/10/01

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