CD/DVDChroniques

YTHON – Titanomachy

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Formé en 2013, le jeune quatuor anversois Ython décrit le son de album « Titanomachy » (NDR : sorti en autoproduction le 16 octobre dernier) comme du ‘Metal Anno 2015’. Pour votre serviteur qui n’est jamais vraiment parvenu à décoller les fesses des bancs de la vieille école du métal lourd, des appellations telles que ‘Metal Moderne’, ‘Metal Contemporain’ ou… ‘Metal Anno 2015′ sont généralement synonymes de standardisation sonore et vocale, d’uniformisation mélodique, de décalquage intempestif et de répétition ennuyeuse. L’idée d’avoir à subir une énième resucée des compositions aseptisées d’Alter Bridge, Trivium, Godsmack ou Bullet For My Valentine me rebute au plus haut point et j’avoue avoir hésité avant de glisser ce « Titanomachy » dans le tiroir de mon lecteur CD. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de difficultés à l’en retirer.

Car pour mon grand bonheur, Ython souffre d’une tare qui rendra difficile (mais pas impossible) son accession au panthéon du Metal Moderne : il a de la personnalité ! Bien que résolument ancré dans son époque, le Metal des Anversois est original et surprenant et dans une certaine mesure, unique.

Comme ses contemporains Ython pratique le culte du riff qui groove, du solo minimaliste et du refrain accrocheur. Comme eux, encore, il lui arrive de faire appel à la rage du chant extrême et à la douceur du chant féminin. C’est à peu près là que s’arrêtent les comparaisons. Car contrairement aux adeptes du clonage sonore, Ython n’hésite pas à dévier des canevas établis par le business musical d’outre-Atlantique pour se créer un style qui lui est propre.

Si Ython n’a rien d’un groupe Progressif, il piétine un peu les plates-bandes du genre en articulant une bonne partie de son premier opus autours d’un récit conceptuel. Comme son nom l’indique, le concept de « Titanomachy » s’inspire de la Titanomachie, cette épisode de la mythologie grecque consacré aux luttes entre Titans (NDR : ces divinités primaires qui ont précédé les dieux de l’Olympe). Le titre « Kronos and Zeus » ouvre la plaque sur la révolte menée par Zeus contre son père Cronos. Les guitares chargées d’un groove vindicatif, le tonnerre de la double pédale et les échanges haineux entre Walter Mennekens (chant clair) et Ignace Van Spilbeeck (grunts) restituent à merveille l’atmosphère chargée et menaçante de cette lutte familiale. L’envoutant « Black Shield Nymph » qui vient ensuite est sublimé par le chant suave d’une nymphette (Kathy Baeyens). « Bit By The Iron Snake », avec son riff ravageur et son refrain simple et accrocheur, est un titre taillé pour tout dévaster sur scène. « Prometheus’ Gift » clôture magnifiquement le voyage mythologique en proposant une musique que je qualifierai d’intemporelle puisqu’elle semble puiser autant dans les seventies (NDR : suis-je le seul à penser à Mountain en écoutant ce titre) que dans les nineties (NDR : avec un refrain qui aurait pu figurer sur l’un des albums de Faith No More). Les quatre titres qui suivent témoignent de l’étendue du registre vocal de Walter Mennekens. Ce dernier est sans doute l’atout principal de la formation flamande. Colérique, harmonieux, ambiancé, puissant, épique ou racoleur, le vocaliste semble exceller dans tous les styles qu’il aborde. Si la qualité sonore ne rivalise pas tout à fait avec celle des grosses machines américaines, elle apporte au groupe l’authenticité qui fait souvent défaut au métal du second millénaire.

« Titanomachy » est, à ce jour, l’un des rares disques affiliés à la scène Métal Moderne que je songe à inclure dans mon top 20 de l’année. Une excellente découverte !

L’album (34’00) :

  1. Kronos And Zeus (4’10)
  2. Black Shield Nymph (4’08)
  3. Bit By The Iron Snake (3’07)
  4. Prometheus’ Gift (3’55)
  5. Frenzy (2’14)
  6. Complex (7’10)
  7. Enduring Atlas (4’14)
  8. Cthulhu Fhtagn (4’58)

Le groupe :

  • Walter Mennekens (Walla) : Chant
  • Ignace Van Spilbeeck : Guitares, Grunts
  • Alex Van Spilbeeck : Basse
  • Roberto Devos : Batterie

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2015/10/16

Laisser un commentaire

Music In Belgium