STANLEY, Michael – And then…
On ne peut pas avoir la science infuse en matière de rock américain. J’avoue que je ne connaissais pas Michael Stanley, un musicien qui a pourtant une longue expérience puisqu’il est actif depuis 1969. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque Michael Stanley a d’abord débuté dans un genre typiquement américain et qui ne s’exporte pas forcément partout : la musique country. Mais après quelques recherches, il se trouve que je connaissais sans le savoir ce musicien né à Cleveland en 1948, puisque sa toute première expérience musicale fut dans un groupe psychédélique appelé Silk, auteur de l’unique album « Smooth as raw silk », un disque qui figure sur mes étagères.
Mais hormis cette petite mise en jambes d’ordre psychédélique, Michael Stanely a véritablement démarré sa carrière de songwriter en 1973, avec son premier album solo « Michael Stanley ». Ce disque est produit par le fameux producteur Bill Szymczyk (Eagles, BB King, Joe Walsh, James Gang, Santana, The Who), qui produit l’album suivant, « Friends & legends » (1973 également), avec les contributions de Joe Walsh, Todd Rundgren et David Sanborn. Ces deux albums viennent frôler le bas de classement du Billboard 200, avec respectivement une 206e et une 207e place.
Puis Michael Stanley forme le Michael Stanley Band, qui va écouler une dizaine d’albums de 1975 à 1986, dont « Heartland » (1980), « North Coast » (1981) et « You can’t fight fashion » (1983) seront de petits hits allant de promener entre les 60e et 80e place du Billboard. Après avoir monté les éphémères Ghost Poets (un album éponyme en 1993), Michael Stanley revient à une carrière solo, plus confidentielle mais constante, avec une douzaine d’albums de 1996 à nos jours.
Au cours du temps, Michael Stanley a évolué de la country à l’americana, troussant de belles chansons que Dan Fogelberg ou Bruce Springsteen n’auraient pas reniées. Sa dernière livraison s’appelle « And then… » et elle apporte encore une nouvelle douzaine de chansons originales à mettre au palmarès de Michael Stanley. Aidé par un peloton de musiciens confirmés (dont Tommy Dobeck à la batterie, Bob Pelander aux claviers et Danny Powers à la guitare), Michael Stanley a remis son travail entre les mains de son bon vieux producteur Bill Szymczyk qui reprend le collier à 72 ans pour fabriquer un album de très haute tenue.
La voix douce et tranquille de Michael Stanley glisse sur des morceaux hautement inspirés comme « All together now », un « Radio waves » très springsteenien, « And then… », un « Snakes » très vibrant, de belles ballades comme « Long Ohio winter » ou « Good day for the blues » (une reprise de David Grissom) et des choses plus rythmées comme le boogie soyeux de « Hang on this heart » ou le rock de « Don’t say nothing ».
L’album se laisse écouter avec grand plaisir et montre qu’un vénérable musicien comme Michael Stanley a encore de la ressource, tant en énergie qu’en inspiration. Un bel exercice de classic rock qui plaira aux amateurs de Springsteen, Clapton ou Fleetwood Mac.
Pays: US
Line Level Records
Sortie: 2015