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RYKER’S – Never meant to last

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Absents durant une bonne quinzaine d’années du champ de bataille hardcore pour des raisons inconnues (prison, retraite au Tibet, doctorat en philosophie existentialiste, séjour en Syrie, fondation d’une famille et que sais-je encore), les casseurs de tympans de Ryker’s sont subitement revenus aux affaires en 2014, avec un « Hard to the core » thermonucléaire à souhait. Les vieux spadassins Kid D. (chant) et Chris Luft (basse), qui avaient monté leur groupe à Kassel (Allemagne) en 1992 et l’avaient dissous en 2000 n’ont pas résisté à l’appel des décibels et sont repartis à l’assaut comme à la grande époque.

Et ce retour avait été particulièrement remarqué avec cet excellent « Hard to the core« , qui pétrifiait les âmes avec une puissance d’un autre monde. L’inspiration continue de couler à flots dans les rangs de Ryker’s avec ce nouveau « Never meant to last » qui pilonne tout autant que son prédécesseur. Cette fois, Ryker’s a doublé la mise avec 14 morceaux, toujours comprimés dans un temps minimum de 37 minutes.

C’est donc à du concentré de hardcore que Ryker’s nous invite ici, avec de nouvelles aventures au pays du chaos. La nouvelle garde recrutée par les vétérans Kid D. et Chris Luft y est sans doute pour quelque chose dans ce regain d’énergie, la plupart des morceaux étant signés par Flo (batterie), assisté de Chris Luft et aussi de Grobi et Fusel (guitares). Kid D., quant à lui, n’a pas trop contribué aux partitions mais chante toujours comme un possédé.

On remarquera aussi le packaging particulièrement soigné du CD, dont la couverture apocalyptique est à l’image des morceaux qui nous réduisent le cervelet à l’état de compote de pommes. Des riffs filetés à chaud déboulent à toute berzingue sur une rythmique poussée à fond. Ryker’s varie ici les plaisirs et nous donne le choix entre deux modes sonore : le brutal ou l’ultra-brutal. Le démarrage se fait sur les chapeaux de roue dentée avec un « My demons » mitraillé à 4000 coups/minute. Le groupe a ensuite recours à d’impitoyables mid-tempos nourris aux riffs de guitares en béton armé (« Fair play overrated », « Pig justice », « The age of… »), quand ce n’est pas la basse qui lance des lignes bondissantes et dynamitées (« The outcast’s voice »). Des refrains hymniques unifiant des chœurs virils au gosier graissé à la bière allemande peuplent également des morceaux imparables comme « The tenth level » ou « Back in the city ». Dans le lot, « The downfall » ou « Enemy of the people » se distinguent comme particulièrement hargneux et acérés.

Voici encore un très bon album ranimant la flamme du hardcore allemand. Dans le genre, nos amis d’outre-Rhin n’ont rien à envier à leurs camarades new-yorkais et ceux qui ont l’habitude de s’exploser les tripes à coups de Madball ou de Hatebreed trouveront en Ryker’s une parfaite continuation de leurs sauvages obsessions. L’album est à mon avis un milliardième de poil inférieur au précédent mais c’est un peu comme la différence entre un obus antiaérien de 40 mm et un obus antichar de 37 mm : une fois qu’on se l’est pris dans la poire, c’est juste une question de subtilité.

Pays: DE
Beatdown Hardwear Records
Sortie: 2015/10/16

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