MORGANATICS (The) – We Come From The Stars
J’ai eu en son temps l’occasion de vous dire tout le bien que je pense du groupe The Morganatics et de son premier album «Never Be Part Of Your World». Les voilà de retour avec un nouvel opus intitulé «We Come From The Stars».
Côté effectif, le groupe a perdu son bassiste mais affiche pour le reste une belle stabilité avec toujours Seb à la voix masculine, à la guitare rythmique et aux claviers, Chris à la voix fémine, Niko à la batterie et Lauris à la lead guitar et à la guitare acoustique. Dans ce deuxième opus, la musique du quatuor français conserve toujours une bonne dose de spleen, mais avec des coups de gueule. Le spleen va de pair ici avec une forme de colère qui s’exprime aussi sur le plan musical. Les compositions se caractérisent par des riffs très présents, des mélodies pop au son souvent électro, un métissage rythmique aux senteurs métal, punk et même disco. Un côté prog aussi parfois. Voilà qui paraît bien ambitieux. Surtout qu’après un premier album réussi, l’album suivant se doit de confirmer le diagnostic initial.
Dès la première écoute, on ne peut s’empêcher de distinguer des influences comme Shaka Ponk, Maroon 5, Linkin Park et même Alan Parsons ou Ayreon.
L’album ouvre sur un morceau bien rythmé «I’m A Mess (But I’m Free)» bien écrit, dont le refrain efficace pourrait certainement assurer à ce titre un joli succès dans les médias généralistes. «We Come From The Stars» est le morceau qui donne son titre à l’album. Après une entrée en matière sympathique (batterie, guitare), le morceau a un petit côté pop musclée par ses riffs de guitare en appui des voix. Après une jolie digression instrumentale, la mélodie principale revient ad libitum jusqu’à la fin du morceau, ce qui peut donner une certaine impression de longueur.
Mélodie très accrocheuse pour «Even Terminators Can Cry», qui laisse libre cours au talent vocal de Seb et aux guitares qui sont vraiment l’ossature de beaucoup de titres de l’album (pour ne pas dire tous). Même procédé ici : vers la moitié du morceau, le thème principal s’efface au profit d’une partie instrumentale, à la guitare sèche dans un premier temps, secondée ensuite par les claviers. L’instrumental prend ensuite un tour franchement électrique avec le retour de la mélodie principale. C’est très bien fait, mais il faut plusieurs écoutes pour s’y habituer et se défaire de l’impression de longueur que l’on peut avoir au premier contact avec ce titre.
«Cycy Stardust» est le morceau le plus court de l’album (seulement 3:23) est un titre très emblématique du groupe, combinant des parties plus calmes et plus rythmées, de jolies envolées vocales teintées de son électro. Désarçonnant à première écoute, mais délectable quand on est bien « entré dedans » comme on dit.
«Fucked Up Serendipity» ouvre sur quelques notes de guitares électrique style blues. L’ambiance tourne ensuite à l’électro-pop. L’écriture de ce morceau me paraît beaucoup plus avant-gardiste par le mélange des genres. Le son est très moderne et électrique. Les voix sont soignées comme toujours. L’électro et les riffs bien rock se marient joliment avec le soin lointain de cette guitare blues. Le refrain fait quant à lui plus rock alternatif. Cocktail étonnant.
Après un petit intermède («Insterstellar»), le voyage continue avec «My Uncomforter». Après une entrée en matière plutôt calme, le morceau s’emballe dans des rythmes très rock alternatif encore une fois. La mélodie me paraît plus monotone, tout le contraire du morceau «I Just Want Something To Happen Tonight» qui commence sur un superbe rythme métal, composé pour l’essentiel de bons riffs de guitare sur fond de batterie. Un des titres les plus réussis de l’album en ce qui me concerne.
Arrive alors la grosse pièce du repas : «As Blackbirds Say», un morceau de 12:10. Intro délicate au clavier. Voix à dominante féminine sur une mélodie mid-tempo, avec un petit côté Ayreon. La batterie produit une jolie toile de fond rythmique. Vers 4:30 commence une partie instrumentale qui va annoncer un thème différent, sur fond de guitare sèche. On est ici en plein prog, ce qui peut désarçonner . C’est bien écrit, mais cela perturbe quelque peu la continuité de l’album. Je salue néanmoins la performance artistique, d’autant que le prog est un des styles que j’affectionne tout particulièrement.
Avec «Blue Diamond», retour à une composition portant clairement la griffe Morganatics. C’est bien fait. Un son moderne. Bel exercice de style. Pour terminer, «What Remains» vous emmène pour un nouveau long dépaysement puisque ce morceau n’est pas loin des 9 minutes. Jolie balade métal électro.
En définitive, un album plutôt réussi qui confirme donc globalement l’excellente impression du premier opus. Un album plus masculin que féminin dans les voix. S’il faut vraiment émettre une critique négative, disons qu’en écoutant l’album d’une traite, on a parfois l’impression de petites longueurs. Or, assez curieusement, cette impression est beaucoup moins nette quand on prend chaque morceau séparément.
Tout l’album est conçu avec un sens certain de la mélodie. On est dans la veine de l’électro rock-métal à la française, avec quelques accents très prog. Voilà un groupe qui en a encore sous la pédale et dont on peut encore attendre quelques jolies prouesses musicales. En attendons, délectons-nous avec «We Come From The Stars».
Pays: FR
DOOWEET 3770004635108
Sortie: 2015/06/15