MANDROÏD OF KRYPTON – Hyperkaossmarket

Voici un groupe qui nous vient de Suisse, de Genève plus précisément, mais qui se réclame en provenance de la planète Krypton, pourquoi pas? Bruno Charbonnaz (basse), Gabriel Farine (chant et guitare) et Romain Graf (batterie et chœurs) seraient bien capables d’avoir effectué un séjour sur la planète de Superman, tant leur punk hardcore métallique développe une saine puissance.

Mais Mandroïd of Krypton, c’est plus que du punk hardcore. Si le premier album « Our brilliant embassies », datant de 2012, s’enveloppait encore de fragrances hardcore, on sentait déjà poindre le petit truc en plus, que ce soit dans les constructions relativement complexes des morceaux ou les thèmes des chansons, complètement d’un autre monde et n’ayant rien à voir avec les thèmes de prédilection du hardcore. On sentait aussi une mélodie urgente, poussée par des rythmiques tendues. Bon signe.

Avec le deuxième album « Hyperkaossmarket », on passe à la dimension supérieure. C’est d’ailleurs à ça que sert un deuxième album, à faire des progrès. Et ici, les progrès sont vastes. Le premier morceau démarre en force sans introduction ni préambule, nous plaquant immédiatement dans une turbine de sons gigantesques et urgents. La voix de Gabriel Farine plonge par-dessus le tout et résonne comme celle de ce bon vieux Scott Weinrich à l’époque de Saint Vitus. Le mur de guitares surhumaines qui hante « Superluminal » a des côtés High On Fire parfaitement assumés et les constructions alambiquées d’ »Hyperkaossmarket », basées sur des polyrythmies et des breaks saignants, rappellent les moments glorieux des premiers albums de Mastodon. C’est donc dans une veine foncièrement stoner metal et mathcore que nous nous retrouvons aussi avec cet album.

Côté paroles, c’est le délire le plus complet. Vaisseaux spatiaux en perdition, planètes hostiles, monstres intersidéraux dévorant les étoiles : on baigne dans un insensé science-fictionnesque du plus bel aloi. Et le passage à tabac sonore continue avec les hyperactifs « Golem » ou « Alien sisters », avant que « Secret mirror » et surtout l’énorme « Animal antimatter » ne viennent aplanir nos cervelles brûlantes sous une couche de kryptonite filetée à chaud. Ensuite, c’est la colonisation des esprits à coups de décibels cosmiques qui se poursuit avec le chevaleresque « Breach the laws of the devil himself » et un colossal « Mindless heroes » en guise e conclusion.

Avec Mandroïd Of Krypton, vous êtes parés pour la prochaine invasion alien et si les méta-bactéries de la planète Oméga 666 aiment le métal sidéral, elles vous laisseront la vie sauve. Mais avant que cet événement funeste ne frappe la Terre, profitez à fond de cet excellent « Hyperkaossmarket ». Scandale ultime : cet album est une autoproduction qui n’a même pas trouvé un label de grande envergure pour le distribuer. C’est à ces petits détails que l’on remarque que l’Occident est entré en décadence.

Pays: CH
Autoproduction
Sortie: 2015/10/09