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DEEP, Archi & THE MONKEYSHAKERS – #3 (EP)

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Dans l’Ouest français, il n’y a pas que des éleveurs d’huitres, on trouve aussi de ci de là quelques groupes de rock qui mènent avec la foi du charbonnier le dernier combat pour répandre l’électricité musicale dans les foyers heureux. Archi Deep & The Monkeyshakers font partie de ces spadassins qui considèrent que le rock ‘n’ roll est encore et toujours la seule issue à la morosité ambiante.

Ne nous laissons pas tromper par le nom. Le patronyme d’Archi Deep & The Monkeyshakers pourrait faire penser à un amiable consortium de rockabilly toujours obsédé par la mémoire de Gene Vincent et qui fait vibrer les contrebasses en hoquetant des paroles à la gloire des Cadillac customisées et du café lyophilisé. Il n’en est rien, Archi Deep et ses sbires sont les tenants d’un rock qu’ils réclament de ZZ Top, les Cramps, Big Star et Jack White. Le point commun de ces quatre influences, outre les Etats-Unis, est que ces artistes légendaires n’ont pas hésité à aller chercher l’âme du rock dans ses racines les plus profondes, dans la poussière des cabanes du Mississippi ou dans les sous-sols véreux des villes glauques.

Archi Deep et ses Monkeyshakers sont un peu dans ce créneau mais on peut voir aussi dans ce groupe de l’île d’Oléron un petit penchant pour le grunge ou le stoner faisant des œillades envers les Nine Black Alps ou les Queens Of The Stone Age. Le parcours du groupe commence en 2013, le trio composé d’Archi Deep, Camille Sullet et Martin Leroy n’hésitant pas à se lancer sur scène et à parcourir des milliers de kilomètres dans le grand Ouest, de Bordeaux à Angoulême en passant par Niort, Royan, Biarritz, Le Mans et bien sûr son fief d’Oléron. Un premier EP est mis au point en septembre 2013, suivi d’un deuxième EP exactement un an après. Ces EPs, sobrement appelés « #1 » et « #2 », se voient complétés cette année par un logique « #3 » qui, avec ses six titres, est déjà plus qu’un petit EP.

Au fil des écoutes, on se sent capté par cette approche à la fois rugueuse et fine (« Nowhere man », « I’m on the run ») qui convoquent guitares incandescentes et gouaille vocale faite de douleur et d’arrogance. Dans des ambiances faites de retenue et de rage sombre, cet album place sans en avoir l’air quelques petites baffes vivifiantes et malines (« High minds » et sa reprise de « Eleanor Rigby » des Beatles qui court furtivement en son milieu, un « I can see » fondu dans un moule blues explosif un rien funky). Dans cet équipage dissipé, « Real » se pose en titre de référence, avec ses atmosphères distordues et grégoriennes ouvrant la voie à une complainte folk bagarreuse et tourmentée. On termine avec un titre qui va beaucoup plaire en Belgique en ce début d’automne, « If only it was sunny », chahuteur à souhait et dégorgeant les ampères par tous les trous.

Si nos amis d’Archi Deep & The Monkeyshakers avaient la possibilité de rassembler leur art dans un album plus long et plus conséquent, voilà qui serait une bonne idée. Pour le moment, on ne boudera pas son plaisir avec ce très bon mini-album.

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2015/10/15

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