T – Fragmentropy
Cinquième album pour ce multi-instrumentiste allemand, qui continue sa route en y semant des albums toujours très intéressants à dompter. La preuve avec son précédent opus sorti en 2013, qui fit ravage parmi nos lecteurs et auditeurs avec une galette conçue en deux parties où, le niveau technique atteint était impressionnant. Rebelote avec cet album qui retranscrit musicalement un poème épique classique, transposé en trois épiques oscillant entre 19 et près de 31 minutes (décomposé au final pour un total de 7 parties distinctes).
Précisons que nous restons dans l’écurie PPR (Progressive Promotion Records), et donc que le contenu musical sera très certainement de qualité d’autant plus, que le package cartonné est lui-aussi à la mesure de la maison de production, avec un résultat visuel de toute beauté ! Bon passons au premier épique décliné en deux parties, avec tout d’abord des bruitages mystérieux qui déposent une ambiance plutôt terrifiante proche d’un Porcupine Tree ou des expérimentations du grand Wilson. Un assaut métallique vient alors trancher dans le vif, nous faisant sursauter de panique, pour suivre sur un rock assez noir où le chant reste proche de David Bowie. Lent et noirâtre proche du glam-rock, ce début d’aventure prend une fois de plus l’auditeur au dépourvu, puis c’est un rock tonitruant et aérien à la Bowie qui s’installe.
On continue sur quelque chose de plus progressif et plus enjoué, avec des claviers et des orgues qui virevoltent dans tous les sens. En vitesse lumière, le morceau s’emballe au gré des claviers et de la batterie, qui rythment un rock progressif où le chant reste proche de l’égérie de Ziggy Stardust.
Second chapitre en trois chapitres, avec toujours un tempo lent au départ avec une ambiance quelque peu atmosphérique et mystérieuse. Le rythme s’emballe à nouveau avec la guitare et le chant qui prennent de la hauteur, puis c’est l’alternance entre calme et tempête qui s’installe. On reste encore au sein d’un travail conçu par une personne d’expérience où, l’orchestration est savamment pensée pour un résultat digne du personnage. Les instruments classiques prennent ici une part du gâteau face aux claviers et à la guitare électrique, qui tranchent à certains moments dans le vif maintenant ainsi l’alternance des tempos. Le mystère se maintient à certains moments, contrebalançant des passages plus rock et plus soutenus, offrant à l’auditeur quelque chose d’intéressant à découvrir. Aérien, intriguant et parfois poussif, la musique reste encore attractive et prenante !
Dernier chapitre décliné lui-aussi en deux parties, avec un démarrage plutôt tourné vers le rock progressif où, le chant garde ce brin de Bowie au sein d’un rock enlevé. Plus pêchu que précédemment, le contenu sonore monte en puissance et en hauteur, gardant toujours ce Côté attirant s’approchant parfois des Flower Kings. Quant à la finalité de tout cela, on revient d’abord vers le mystérieux et l’atmosphérique avec des claviers et un piano qui tissent une toile envoutante. Le chant revient sur le thème du début, pour une musique aérienne et lointaine. De derniers assauts rock viennent assainir les derniers coups à l’auditeur, pour mieux le terrasser.
Une fois de plus, Thomas Thielen fait exploser tout son talent et son savoir-faire à travers une nouvelle galette d’une grande profondeur. Difficile peut-être d’accès au départ, le disque une fois dompter vous prend directement aux tympans et à la tête. A la fois aérien et rock, voilà un CD qu’il faut à tout prix tester !
Pays: DE
Progessive Promotion Records PPRCD031
Sortie: 2015/09/11