JOHN L – Bring Me Home
Le passé Hard’n’Heavy de la Belgique nous a habitués à ne pas attendre grand chose du Sud. Il est vrai qu’il fut un temps où tout (ou presque) se passait chez nos ‘Broers van de Noord’ et nous avons un peu perdu l’habitude de pointer nos esgourdes dans l’autre direction. Tout cela devrait changer en 2015 ! Car en matière de rock dur et de métal lourd, le chant du coq est désormais aussi puissant que le rugissement du lion ! Il suffit, pour en être convaincus, de poser une oreille sur les derniers opus de Max Pie, Drakkar, Ethernity, Horacle ou sur ce « Bring Me Home » publié il y a quelques mois par le trio liégeois John L !
John L (le groupe) est né dans la Cité (h)Ardente en mars 2012. Constitué par John L (le chanteur/guitariste), Michel Pesch (le bassiste) et Jean-Yves Mollica (le Batteur), le trio a enregistré un premier EP/Démo 5 titres en octobre 2012 et s’est produit sur de nombreuses scènes belges et étrangères. L’album « Bring Me Home » a été mis en boite au Noise Factory de Namur (Epysode, Channel Zero, Horacle, Narcotic Daffodils, etc.) en juillet 2014 et est sorti en autoproduction en avril dernier.
John L est un artisan de la six-cordes qui façonne le Hard Rock à sa manière, sans donner l’impression de se soucier de ce que font ses contemporains. Loin de se vautrer dans un revival quelconque ou de réduire, comme beaucoup, la notion de Hard Rock au clonage pur et simple des deux génies du genre que sont AC/DC et Motörhead, John L sait se souvenir qu’à une certaine époque, le Hard Rock c’était aussi les Scorpions (d’avant « Black Out »), l’Ozzy Osbourne (d’avant Zakk Wylde), le Gary Moore (d’avant le retour au Blues) et le Michael Schencker Group (d’avant Robin McAuley). Comme celui de toutes ces formations phares, le Hard Rock de John L n’hésite pas à mettre un pied dans le chaudron bouillonnant du Heavy Metal. C’est un Hard Rock de guitares flamboyantes, de mélodies accrocheuses de refrains mémorables. La comparaison avec Scorpions se fait évidente dès que John L. s’empare du micro. Le timbre vocal du frontman liégeois ressemble, à s’y méprendre, à celui d’un Klaus Meine jeune et chevelu. Avec une telle voix à sa disposition, il aurait presque été criminel que le trio ne s’essaie pas à l’exercice de la ballade. Il le fait d’ailleurs à deux reprises avec un certain brio (« Moonlight » et « Holy Mary »). Les nombreuses références au passé n’empêchent pas la musique de John L d’être ancrée dans le présent avec, notamment, quelques lignes de batteries assez musclées éparpillées sur tout l’album, quelques growls inattendus sur le titre « Seth » et même, un surprenant passage par la case Hardcore sur « For The Very Last Time » et son break furieux mené par une basse tapageuse et des vocaux hargneux.
À une époque où tout le monde copie tout le monde, John L se paie le luxe de ne pas faire comme les autres et d’avoir une personnalité. C’est pour nous un gage de qualité ! Un groupe à suivre de près !
L’album (50’57) :
- My Dizzying Redhead (3’58)
- Rockstar (3’44)
- Seth (3’21)
- S.A.B.A.M. (4’35)
- Holy Mary (4’57)
- Amsterdam Baby! (3’36)
- Bad Pleasure (3’47)
- For The Very Last Time (2’55)
- Moonlight (4’41)
- Dead Rapist (5’13)
- Sweet Girl (3’19)
- Pyrolover (6’45)
Le groupe :
- John L : Chant, Guitares
- Michel Pesch : Basse
- Jean-Yves Mollica : Batterie
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2015/04