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GIRL WHO CRIED WOLF (The) – Ruins

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Howlin’ Wolf, Chelsea Wolfe, Reignwolf, Wolf People, Oscar & The Wolf, Wolfmother, We Are Wolves, Hungry Wolf, Darryl Way’s Wolf, Peter& the Wolf, Wolves In The Throne Room, Wolf Parade, etc. C’est vrai, quand on y pense, qu’il y a un nombre incalculable de groupes ou d’artistes qui ont choisi leur nom de scène d’après le loup. Figure traumatique de notre Moyen Age enneigé et forestier, le loup n’a cessé de fasciner, non seulement dans les légendes (demandez à Perrault ou aux frères Grimm) mais également de nos jours où son retour dans les Pyrénées ou même dans les Ardennes ne cesse d’alimenter une polémique exterminationiste, alors qu’on a tendance aujourd’hui à protéger la moindre colonie de pucerons installée au bord d’une autoroute.

Dans ce vaste chœur de gens criant au loup, un nouveau groupe a choisi un nom évoquant le canidé sauvage, c’est The Girl Who Cried Wolf. Ce combo composé de Heleen Destuyver, Samir Boureghda, Sofie Sweygers, Michael-John Joosen et Bram Van Der Stocken se forme à Anvers courant 2013 et en janvier 2014, il lâche déjà une petite meute de morceaux dans un EP intitulé « Ohm ». Un petit louveteau solitaire est libéré sous forme de single en octobre 2014 et il s’appelle « Norway », encore un nom qui évoque les frimas et les glaces.

Car la musique de The Girl Who Cried Wolf n’inspire pas vraiment la chaleur et la joie de vivre ; C’est ce que l’on constate à l’écoute de leur premier long format « Ruins », dont la couverture exposant des signes runiques est encore un clin d’œil au monde nordique. C’est effectivement un monde très septentrional qui s’invite sur les morceaux lents et inquiétants de The Girl Who Cried Wolf. Exemple, les violons qui grincent au cours des six minutes de « Silver » rappellent immanquablement quelque bon vieux film d’horreur satanique où des esprits malins hantent les commodes de quelque maison victorienne décrépie. La voix diaphane et vaporeuse de Heleen Destuyer flotte comme la mélopée d’un fantôme cherchant à retrouver un corps (« Taken »). D’énormes infra-sons coulent au ras du sol, entraînant des rythmiques mécanisées et robotiques servant de nid à un chant toujours lointain (« Ruins »). On voit également passer des mélodies chaotiques, sonnant comme du blues cassé et décalé (« Demon ») et un final comateux ponctué d’une rythmique binaire minimaliste (« Shipwrecked »).

La musique créée par The Girl Who Cried Wolf est définie comme du trip-rock, c’est-à-dire un mélange entre le trip-hop de Portishead et le rock mélancolique de P.J. Harvey, en quelque sorte. C’est beau et triste, calme et maladif, idéal pour regarder la pluie tomber à la fenêtre en regardant la photo de sa petite amie morte. Le seul défaut de cet album est qu’il sorte en pleine belle saison au lieu de paraître au cœur de l’automne.

Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2015/04/11

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