CD/DVDChroniques

REDFERN, Troy Band – Backdoor hoodoo

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Quand il s’agit de blues rock, les Anglais ne sont jamais en reste. Ils sont capables de transformer la Tamise en Mississippi, Birmingham en Chicago et le blanc en noir. On va encore une fois en faire l’expérience avec Troy Redfern, un garçon qui a grandi dans la région de Hergest Ridge, une crête longitudinale qui sépare l’Angleterre du Pays de Galles.

Enfant, Troy Redfern tombe en arrêt devant la fameuse scène du concert rock ‘n’ roll du film « Back to the future », dans laquelle Michael J. Fox transforme « Johnny B. Goode » en furie Van Halen. C’est décidé, Troy Redfern deviendra guitariste de son état. Avec la pratique, il découvre l’open tuning et surtout le bottleneck dont il use et abuse à l’image de ses maîtres Son House et Hound Dog Taylor, dont il reproduit inlassablement les plans de guitare. Il ne dédaigne pas non plus les œuvres de Frank Zappa et Captain Beefheart, ce qui est une preuve de bon goût.

Concrètement, c’est Joe Gooch, guitariste et vocaliste remplaçant Alvin Lee au sein de Ten Years After, qui va mettre le pied de Troy Redfern à l’étrier. Les deux copains vivent dans le même bled de Kington dans le Herefordshire et composent, jouent et se produisent ensemble.

Troy Redfern construit alors son propre studio en 2008 et c’est dans cet endroit qu’il sort ses deux premiers albums « Werewolf etiquette » et « Playing with fire ». « Backdoor hoodoo » est son troisième album, déjà sorti il y a quelques mois en Grande-Bretagne sous le nom de « Troy Redfern Band ». Mais peu importe le nom car ce qui compte, c’est la musique. Et elle est là, la musique, sous forme de blues râpeux puissamment électrifié, tailladé à coups de bottleneck nerveux et allant chercher son inspiration tant chez George Thorogood que chez Leslie West, en passant par ZZ Top ou Joe Bonamassa.

Autant dire que ça pétarade sec au long de titres accrocheurs comme « It stacks », « Salvation », « Backdoor hoodoo », « Back home » ou l’altier « Running with ghosts ». On n’oubliera pas non plus le mid-tempo « Survive », huit minutes d’émotion au compteur. Capable de hacher du riff bien saignant (« Cold day in hell ») et de grogner à la façon d’un Howling Wolf réincarné, Troy Redfern bénéficie aussi de l’appui non-négligeable du bassiste Stuart McDonald, qui a fait ses preuves chez Freddie King et Paul Rodgers, ainsi que du batteur Alex Bridge.

Cette fine équipe signe ici un album redoutablement efficace, au blues provenant davantage de la centrale électrique que du champ de coton. Tapez dedans, c’est du solide!

Pays: GB
Music Avenue 250373
Sortie: 2015/07/17

Laisser un commentaire

Music In Belgium