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PRESTIGE (The) – Amer

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Ils avaient impressionné avec leur album « Black mouths«  en 2012, les revoilà avec un nouvel album qui promet tout autant. Les gens de The Prestige poursuivent leur quête du riff maudit et du hurlement de douleur avec leur postcore colérique, parfaitement illustré ici par cet album « Amer ».

Le titre du disque est important, car c’est effectivement d’amertume dont il est question ici. Alex Diaz (chant et guitare), Raphaël Jassin (guitare), Thibaut Cavelier (batterie) et Julien Bouladoux (basse) sont restés la même équipe depuis leur premier album et ils maintiennent le cap en se faufilant dans un post-hardcore apocalyptique toujours plus ruisselant de larmes et déformé par la rage.

L’amertume tient tellement au cœur de ce disque que les musiciens ont cru bon d’en inscrire une définition à l’intérieur du CD, histoire de bien enfoncer le clou et d’attirer l’attention de l’auditeur sur ce thème central. Ils ont même ajouté une traduction en anglais de cette définition, dans l’optique de toucher un public anglophone. Et en effet, au moment où on lira ces lignes, The Prestige sera en tournée aux Etats-Unis, preuve que ces Français de Paris ont acquis une crédibilité à l’international.

Et c’est la moindre des choses qu’ils méritent, au vu de la qualité et de la puissance évocatrice de leur musique. « Amer » met en lice une dizaine de titres particulièrement dévastateurs, où d’énormes riffs entrent en collision avec les hurlements du chanteur. Il faut dire que la technique de production a une forte influence sur le caractère chaotique et sismique des chansons. Amaury Sauvé a enregistré le groupe dans des conditions live dans son studio de La Senelle, près de Laval, en décembre 2013.

Il en résulte une puissance de percussion imparable. Des morceaux comme « Enfants terribles », « Voir dire », « Marquée » ou « Apaches » convoquent l’esprit du Dillinger Escape Plan et glissent immanquablement dans un infernal cyclotron de bruit et de fureur. Dans un registre plus affiné, « Léger de main » propage des ondes lentes et neurasthéniques se métamorphosant peu à peu en vrombissements colossaux de guitare. « Négligée » construit des ambiances rêveuses qui vont bien sûr dégénérer en puissants coups de marteau et « Petite mort » résonne comme un lointain appel venant de l’espace. Le final « Cri de cœur » rassemble toutes les dernières forces disponibles pour un assaut sonore qui ferait passer Slipknot pour une aimable confrérie de moines bénédictins anémiques.

C’est encore une fois un résultat convaincant pour The Prestige qui, s’il continue sur cette lancée, pourrait bien devenir au postcore français ce que leur compatriote Gojira est pour le death metal technique.

Pays: FR
Imminence Records
Sortie: 2015/04/20

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