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HOLDSWORTH, Allan – Against the Clock – The Best of

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Autant le dire d’emblée, ce « Best of » respire le génie, mais n’en est malheureusement qu’une parcelle. En effet, ceci représente uniquement ce qu’a produit Allan Holdsworth en solo, depuis 1985, donc sans rien de ses albums « Velvet Darkness », « Road Games » et « I.O.U. ».

Aucune trace ici non plus de toutes ses participations en tant que membre essentiel de groupes importants qu’il a marqué d’une empreinte indélébile tel que celui de Ian Carr, Tempest, Soft Machine, le Tony Williams Lifetime, Gong, U.K., le Pierre Moerlen’s Gong, Level 42, …. Rien non plus de son travail de sessions avec Bill Bruford, Jean-Luc Ponty, Stanley Clarke, Jack Bruce, Gongzilla, …

Bref, ce merveilleux double album, bien que parfait, tant par les choix opérés à l’intérieur des dix albums sélectionnés, que par l’équilibre général de l’ensemble, génère une sensation de trop peu, malgré l’indiscutable plaisir procuré. A mon sens, le terme « Best of » est donc réducteur et c’est de la publication d’un coffret retraçant toute sa carrière dont nous aurions rapidement besoin.

Pour rappel, Allan Holdsworth est né en Angleterre en 1946. Dès le début des années 1970, il est rapidement reconnu comme un des grands guitaristes de son temps et en devient une référence. Son jeu, d’une grande virtuosité, se caractérise par sa grande fluidité et son étonnante précision, même dans les figures mélodiques et rythmiques les plus complexes. Entre Jazz et Rock, son cœur balancera toujours et la fusion qu’il en fera sera unique. Bizarrement, il apparaît rarement dans les ouvrages parlant de Jazz et, dans le monde du Rock, on le classe comme musicien de Jazz. En définitive, reconnu partout et nulle part, il incarne une vraie « Fusion ».

Vite à l’étroit dans certains carcans, plutôt versatile, peu enclin aux courbettes et aux concessions, il ne s’est jamais fixé très longtemps dans des groupes ou des associations, ce qui a nuit à sa carrière et à sa renommée dans le grand public. En outre, ses relations avec les compagnies discographiques, les grandes surtout, ont parfois été fort houleuses.

Voici les titres proposés sur deux CDs, le premier reprenant des titres majoritairement à la guitare et le second, majoritairement au synthaxe :

CD 1 (Guitare) (76’09)

  1. « Tokyo Dream » (Japan Version) (5’03) (12)
  2. « Sphere of Innocence » (5’56) (6)
  3. « Rukukha » (5’31) (7)
  4. « Low Levels, High Stakes » (9’02) (7)
  5. « How Deep is the Ocean » (I. Berlin) (5’28) (8)
  6. « Nuages » (D. Reinhardt) (5’37) (8)
  7. « Devil Take the Hindmost » (5’34) (1)
  8. « Home » (5’26) (1)
  9. « Peril Premonition » (C. Wackerman) (4’42) (5)
  10. « The Sixteen Men of Tain » (6’23) (9)
  11. « Mr. Berwell » (6’08) (2)
  12. « Looking Glass » (4’25) (2)
  13. « Pud Wud » (6’40) (3)

CD 2 (Synthaxe) (56’35)

  1. « Spokes » (3’29) (5)
  2. « Distance vs. Desire » (5’14) (3)
  3. « MacMan » (3’59) (3)
  4. « Against the Clock » (A. Holdsworth/N. Star) (4’54) (6)
  5. « Eeny Meeny » (4’37) (10)
  6. « Secrets » (A. Holdsworth/R. Mark) (4’20) (5)
  7. « Bo Peep » (3’41) (10)
  8. « Postlude » (A. Holdsworth/G. Husband/S. Hunt/S. Sverrisson) (5’32) (7)
  9. « All Our Yesterdays » (A. Holdsworth/R. Mark) (5’24) (2)
  10. « Eidolon » (4’30) (9)
  11. « Sundays » (3’55) (6)
  12. « Let’s Throw Shrimp » (A. Holdsworth/J. Johnson/C. Wackerman) (3’26) (11)
  13. « Shenandoah » (Traditionnel) (3’15) (11)

Sauf indiqué, toutes les compositions sont de Allan Holdsworth et proviennent des dix albums ci-dessous :

  1. « Metal Fatigue » (1985) (1)
  2. « Atavachron » (1986) (2)
  3. « Sand » (1987) (3)
  4. « With a Heart in my Song » (Gordon Beck/Allan Holdsworth) (1988) (4)
  5. « Secrets » (1989) (5)
  6. « Wardenclyffe Tower » (1992) (6)
  7. « Hard Hat Area » (1994) (7)
  8. « None Too Soon » (1996) (8)
  9. « The Sixteen Men of Tain » (2000) (9)
  10. « Flat Tire » (2001) (10)

Les plages (11) sont deux inédits ne dépareillant pas du tout l’ensemble et « Tokyo Dream » existait déjà sur l’album « Road Games », mais cette version semble provenir d’une édition japonaise plus tardive.

Je n’ai pas résisté au plaisir fastidieux de détailler les noms des brillants musiciens, souvent à la carrière bien remplie, ayant apportés leur contribution :

  • Allan Holdsworth : Guitares & synthaxe
  • Steve Hunt : Claviers (2,3,15,16,21)
  • Billy Childs : Claviers (12)
  • Alan Pasqua : Claviers (11)
  • Gordon Beck : Piano digital (5,6)
  • Jimmy Johnson : Basse (1,2,7,8,9,11,12,13,14,17,22,25)
  • Skuli Sverrisson : Basse (3,4,8)
  • Bob Wackerman : Basse (9)
  • Gary Willis : Basse (5,6)
  • Dave Carpenter : Basse acoustisque (10,18,20,23)
  • Biff Vincent : Basse octopad (16)
  • Chad Wackerman : Batterie (1,7,8,9,13,22,23,25)
  • Gary Husband : Batterie (2,3,4,11,21)
  • Kirk Covington : Batterie (5,6)
  • Vinnie Collaiuta : Batterie (14,15,17)
  • Gary Novak : Batterie (23)
  • Tony Williams : Batterie (12)
  • Roxanne Mark : Vocaux (19,24)
  • Naomi Star : Vocaux (17)
  • John England : Mac Computer (16)

Les vingt-six pièces présentées ici apparaissent dans un (dés)ordre chronologique étonnant et pourtant l’ensemble coule comme une seule pièce sans la moindre anicroche. C’est également une performance au vu de la pléthore de musiciens présents, aux styles parfois très différents, mais toujours parfaitement dans la ligne de perfection du patron.

Propreté et fluidité, pureté et finesse, technique contrôlée et à propos, sont la norme.

Le chant n’a jamais été très présent chez Allan Holdsworth. Logiquement donc, seuls trois morceaux sont chantés, et les interprétations sont superbes avec Roxanne Mark, plus particulièrement, dans le même genre que Gayle Moran. Un nouveau léger regret est l’absence de la voix de Paul Williams et même de Jack Bruce, liée automatiquement au fait que les albums « Road Games » et « I.O.U. » ne sont pas repris.

A propos d’Allan Holdsworth lui-même, la pochette reprend également, en quelques mots, l’opinion parfois surprenante et amusante de quelques uns de ses Pairs (Pat Metheny, John McLaughlin, Eddie Van Halen, Joe Satriani, Bill Bruford et Gary Husband).

En définitive, ce double album est idéal pour ceux qui cherchent à aborder ce musicien essentiel. Pour les autres, ce sera simplement la belle synthèse d’une des facettes de cet artiste exceptionnel.

Pays: US
Alternity Records ALTY0402
Sortie: 2005/03/14

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