HIGH ON FIRE – Luminiferous
Depuis maintenant 17 ans, High On Fire hante les couches du heavy metal qui se situent au plus près du centre de la terre, là où il fait chaud et lourd et où on suppose que l’enfer bat son plein. Avec l’expérience accumulée, High On Fire peut prétendre à une place de choix parmi les groupes les plus puissants du monde, méritant vingt fois le respect pour ses albums qui affichent avec constance une sauvagerie sonore rarement atteinte dans le monde du stoner metal et du sludge.
La constance figure aussi dans la régularité avec laquelle High On Fire lance sur le monde ses galettes chauffées au fer rouge. Tous les deux ans à peu près, un nouveau chapitre du grimoire maudit est écrit et vient dévaster les oreilles et pervertir les âmes. La constance vaut également pour le line-up, animé depuis toujours par le guitariste hurleur Matt Pike (qui a gagné sa réputation dans le mythique groupe Sleep durant les années 1990), le batteur forgeron Des Kensel et le bassiste bombardier Jeff Matz (en place depuis 2005, après le passage éphémère du bassiste des Melvins Joe Preston).
High On Fire continue sur sa lancée avec ce « Luminiferous », septième épisode de la saga qui sort sur Century Media, avec qui le groupe est lié depuis la sortie de « Snakes for the divine« en 2010. C’est encore Kurt Ballou, guitariste de Converge, qui s’est activé derrière la console, contribuant à la confection d’un son massif et destructeur, marque de fabrique d’High On Fire.
Jusqu’à présent, High On Fire a toujours réalisé un parcours sans faute quant à l’inspiration régnant dans ses albums. On reste particulièrement tétanisé encore aujourd’hui par les phénoménaux « The art of self defence » (2000), « Blessed black wings » (2005), « Death is this communion » (2007), « Snakes for the divine » (2010) ou « De vermis mysteriis« (2012) et ce n’est pas « Luminiferous » qui va déroger à la tradition. Cependant, car il y a un petit bémol, cet album pourrait être qualifié d’album de routine, ne surpassant pas les grands albums du passé et se situant dans une veine commune, ordinaire. Nous ne sommes ni dans le génie, ni dans la médiocrité et nous profitons toujours de ces énormes riffs sanglants et assourdissants, toujours bien pensés mais qui se placen dans le gros du peloton de ce qu’a fait High On Fire jusqu’à présent.
Quand la discographie devient conséquente, il est inévitable qu’elle se compose à un moment donné d’albums de bon niveau mais qui ne rajoutent rien de plus à la qualité des compositions découvertes dans les œuvres de jeunesse. « Lumniferous » est un peu ce que « Rock and roll » fut à Motörhead ou « Fly on the wall » à AC/DC : on est en vitesse de croisière et on reste plus impressionné par le décollage que par le déroulement tranquille du voyage, en attendant les frissons de l’atterrissage.
Reste que sur cet album, High On Fire reste capable de loopings ou de tonneaux qui continuent à rendre le voyage excitant. De la percée initiale de « The black plot » à la furie ultra-speed de « Luminiferous » en passant par les brutalités de « The sunless years », les assauts supersoniques de « Slave the hive » ou les processions lourdes et lentes du magistral final « The lethal chamber », High On Fire est toujours capable de déclencher le feu thermonucléaire et de semer la panique sur les tympans.
Cet album reste bien sûr indispensable pour les complétistes de High On Fire et pour les amateurs de sludge metal extra velu. Et pour les candidats au live, le groupe sera en opération au Kreun de Courtrai le 23 juin, avec Hessian en première partie. Ça va aplatir!
Pays: US
Century Media
Sortie: 2015/06/19