GRAVEWORM – (N)Utopia

Le label polonais Metal Mind Productions semble aimer le black metal à caractère symphonique puisque voici le deuxième album du groupe italo-germanique Graveworm qu’il réédite en 2015. Sorti en 2005, l’album «(N)Utopia» fait suite «Ingraved in Blood»» (2003).

La composition du groupe a légèrement changé car si l’on retrouve toujours Stefan Fiori au chant, Sabine Mair aux claviers et Eric Righi à la guitare, le groupe a un deuxième guitariste en la personne de Lukas Flarer, un nouveau bassiste (Harry Klenk) et un nouveau batteur (Moritz Neuner).

Si l’artwork conserve des éléments chers à l’identité du groupe (croix de tombe et statues d’ange rappelant les vieilles églises), on y trouve aussi des éléments entièrement nouveaux comme la mer, un bateau et un ciel plombé par les nuages. Le graphisme quant à lui apporte une touche plutôt futuriste.

Comme sur l’album précédent, la guitare s’impose dès les premières notes. Le son de l’album me paraît aussi résolument plus moderne. Les voix sont toujours très death, mais sur des mélodies finalement assez catchy. Après une entrée en matière consistante avec «The Machine, le titre qui donne son nom à l’album «(N)Utopia» propose une mélodie très mainstream, accessible même au néophyte du death que je suis. Serais-je en train de me laisser gagner par le virus ?

Au fil des morceaux, je me rends compte des capacités vocales de Stefan Fiori (le cousin de Patrick ?) qui se montre capable de pousser des cris hyper aigus et de grunter dans le grave. Par moments, la musique de Graveworm prend un petit côté indus qui me ferait presque penser à Rammstein. Heureusement que les lignes mélodiques savent rester dans les balises du death/gothic metal… Le groupe est parfaitement à son affaire et se livre à un exercice très réussi, même s’il n’innove sans doute pas. En revanche, je décèle une ouverture en ce sens que les morceaux me paraissent plus abordables que ceux de l’opus précédent («Ingraved In Black»).

Un album bien fichu, bien réalisé et doté d’un bel artwork, qui s’écoute avec un plaisir certain. Pour reprendre une expression familière : une bonne pioche ! Je ne partage donc pas l’avis de certains critiques qui ont trouvé cet album lamentable, reprochant au groupe de sombrer dans l’auto-parodie…

Liste des morceaux :

1. The Machine
2. (N)Utopia
3. Hateful Design
4. Never Enough
5. Timeless
6. Which Way
7. Deep Inside
8. Outside Now
9. MCMXCII

Pays: DE/IT
Metal Mind Productions CD 1513 DG
Sortie: 2015/04/13 (réédition, original 2005/04/05)