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THISQUIETARMY – Anthems for catharsis

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Vu son rythme de travail, il n’est pas étonnant que nous retrouvons rapidement Eric Quach, bien connu des esthètes par son sobriquet thisquietarmy (sans majuscule, sans espaces, on n’a pas le temps). Après avoir notamment opéré avec Aidan Baker, son compatriote canadien, sur le projet Hypnodrome Ensemble dont nous avions eu l’occasion de parler ici, le revoilà dans l’épisode suivant de sa tumultueuse carrière avec « Anthems for catharsis » qui fait suite à son précédent opus « Rebirths » qui retravaillait des morceaux exécutés en live.

Ici, Eric Quach écrit de nouveaux morceaux pour un album qui semble remettre certaines pendules à l’heure. Les projets divers, avec Aidan Baker, avec André Foisy, avec Syndrome, Amenra ou Year Of No Light, c’est bien joli, mais il ne faudrait pas oublier son écriture propre, son œuvre personnelle. Les années nous avaient appris à connaître un thisquietarmy œuvrant pour la cause de l’ambient sombre, du doom ou du drone. Le voilà sur ce nouvel album, poursuivant les mêmes travaux, approfondissant les expériences et formulant encore et toujours les règles et les dogmes qui fondent ces genres, fort justement dépourvus de règles et de dogmes.

La réalisation d’ »Anthems for catharsis » a surpris Eric Quach aux quatre coins du monde. Il réalise les parties de guitare, les effets et la programmation à Montréal, les synthétiseurs étant enregistrés à Sao Paulo. Sur cet album armé de six titres, thisquietarmy semble avoir résolument cherché de nouvelles voies musicales tout en se focalisant sur des structures de base, un temps enrobées en mode shoegaze (sur son album « Resurgence », par exemple) ou en doom post rock (l’album « Hex mountains ») mais aujourd’hui déshabillées de ces artifices pour être ramenées à des aspects beaucoup plus minimaux et répétitifs.

Eric Quach signe ici un album pesant et ample, qui consomme aussi bien des cartouches drone (« Masquerade ») que black metal (« Purgation/Purification ») ou ambient (« From darkness redux »). De vastes coulées de synthétiseurs colossaux jaillissent lentement de montagnes hallucinées. Des ricanements stroboscopiques convoquent d’improbables robots maigrelets à des danses rituelles mécaniques et froides (« Accomodator »). L’angoisse promène ses doigts osseux autour de notre cou alors que défilent ces lourds titres flirtant bien souvent avec les sept à huit minutes. On voit se monter des pyramides électroniques dont les énormes pierres soniques sont poussées par des esclaves cybernétiques (« Masquerade »). « Closure » termine cet invraisemblable voyage sur huit minutes de dérive cosmique. HAL vient de reprendre le contrôle du module et emmène notre cerveau vers l’espace infini.

Pays: CA
Consouling Sounds
Sortie: 2015/05/15

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