BAD LOVE EXPERIENCE – Believe nothing
Les Italiens de Bad Love Experience poursuivent la construction de leur discographie avec leur quatrième album « Believe nothing ». Résumé des épisodes précédents : formé à Livourne par Valerio Casini (chant, guitare, claviers), Emmanuele Voliani (basse, chant, claviers), Gabriele Bogi (batterie et percussions) et Marco Capozzi (guitare et chant), Bad Love Experience s’est déjà acquitté de « Bad Love Experience » (2006), « Rainy days » (2009) et « Pacifico« (2012). En évolution constante, le groupe a musardé dans des faubourgs psychédéliques avant de prendre de nouvelles orientations, sensibles sur son dernier album.
Un des principaux changements qui a affecté récemment Bad Love Experience est l’intégration d’Ivan Antonio Rossi, qui était auparavant son producteur et ingénieur du son. L’individu est également une sorte d’animateur d’une scène locale, produisant aussi les albums de groupes comme Bachi Da Pietra, OvO, Zen Circus ou Virginia Miler. Il est également l’instigateur du label Retroazione Compagnie Fonografiche. L’arrivée de Rossi intervient à un moment où Bad love Experience se demandait s’il fallait continuer en tant que groupe. Conscient du potentiel sonique du combo, Rossi a remis l’ensemble sur les rails et tout le monde est reparti à l’attaque.
La conséquence de ce nouveau positionnement est donc « Believe nothing », un album qui n’a qu’un seul défaut : sa brièveté (23 minutes pour six morceaux). Mais il faut rapidement oublier la quantité au profit de la qualité car c’est là où Bad love Experience marque des points. Ivan Antonio Rossi a mis sa science du son au service du groupe puisqu’il n’a pas seulement fait les programmations électroniques sur cet album, il a aussi produit, enregistré et mixé. Il a donné une ampleur insoupçonnée aux compositions de Valerio Casini, qui a écrit la totalité de cet album.
Musicalement, le groupe s’est engagé sur une voie plus power pop que ce qu’il avait pu faire sur son précédent album, encore marqué par le psychédélisme. Insufflant une incontestable fraîcheur et un dynamisme synthétique à la fois aérien et puissant, « Believe nothing » tutoie la candeur de MGMT ou Mercury Rev (« Inner animal ») tout en se rapprochant de rythmiques percutantes à la Big Star ou à la Cheap Trick (« Below as above », « Yoniso »). L’insouciance se mêle à une certaine tristesse sur « Dream of love on Earth », au passage conduit par un beat princier, pas très éloigné de Kasabian. Et après les flottements lunaires de « From where winds hail » (où l’on croirait Crosby, Stills Nash & Young recrutés de force aux chœurs), le groupe termine son album sur des déambulations plus électro, avec plus de classe que The Killers et moins d’outrance que Daft Punk.
Devant un tel résultat, on aurait bien aimé deux ou trois morceaux de plus. Epique et sensible, torturé mais digne, cet album de Bad Love Experience démontre encore une fois que cet excellent groupe italien a toujours des idées intéressantes à découvrir et à exploiter.
Pays: IT
Inner Animal Recordings
Sortie: 2015/04/06