PSYCROPTIC – Ob(servant)
Voici la bonne nouvelle dont je vous parlais au sujet des dernières productions death metal technique de Metal Mind Productions. On se transporte en Australie, à Hobart plus précisément, et on découvre ou redécouvre un petit combo hargneux nommé Psycroptic.
Ce groupe se forme en 1999 autour des frères Dave Haley et Joe Haley, respectivement tueur de fûts et briseur de six-cordes. Ils recrutent le bassiste Cameron Grant et le chanteur Matthew Chalk, qui arrivait du groupe grindcore MSI. La première démo du groupe, « The isle of disenchantment », est rapidement transformée en premier album autoproduit au vu des résultats encourageants pour le groupe. Psycroptic se fait connaître sur les scènes australiennes, notamment à l’affiche du festival Metal For The Brain à Canberra en 2001.
C’est avec le deuxième album « The scepter of the ancients » que Psycroptic accède à une meilleure visibilité nationale et internationale. L’album demeure encore aujourd’hui, d’après les experts du death metal technique, l’album le plus convaincant du groupe. Avec celui-ci, Psycroptic signe sur le label américain Unique Leader Records et effectue de nouvelles tournées australiennes avant de se dégourdir les jambes en dehors de sa terre natale avec une tournée européenne pour le compte des groupes suédois Dismember et Anata en 2004. Mais cette expédition est trop lointaine pour le chanteur Matthew Chalk qui se fait replacer par son camarade Jason Peppiatt, habituellement chanteur de Born Headless.
Les choses se passent si bien que Peppiatt devient chanteur statutaire de Psycroptic au retour en Australie. C’est avec lui que le groupe sort les albums « Symbols of failure » (2006) et « Ob(servant) » (2008), respectivement sortis sur les labels Neurotic Records et Nuclear Blast. Ces albums marquent une différence de style dans le chant, les autres musiciens assurant comme de coutume une rythmique rapide et précise, surtout remarquable par le travail de colosse du batteur Dave Haley.
« Ob(servant » peut surprendre à la première écoute, l’auditeur se demandant où peut bien se trouver la plus-value de cet album par rapport aux légions de disques du même genre qui sortent chaque année de par le monde. Mais avec les passages successifs dans les tympans, cet album révèle ses qualités. Nous ne sommes pas dans le génie absolu mais Psycroptic parvient à instiller suffisamment de variétés de climats pour rendre cet album plaisant. Des titres comme « Removing the common bond » ou « Horde in devolution » tutoient volontiers le mid-tempo de temps à autres et la voix quelque peu écorchée de Jason Peppiatt parvient à montrer son potentiel (à mon avis plus limité que celui du précédent chanteur mais la prestation reste toutefois honorable). Le dernier des neuf titres de l’album, « Initiate », développe en huit minutes des ambiances passant de nappes romantiques et funéraires à l’hystérie la plus totale avant de jongler avec des sons lourds et lents ouvrant à voie à un final astral.
Certes, ces gens-là n’ont pas inventé la grenade à manche en matière de death technique mais on doit admettre que leur « Ob(servant) » s’en sort à très bon compte dans le genre. Après l’album « The inherited repression » de 2012, le groupe refait parler de lui avec son tout dernier album éponyme qui sort cette année. A suivre.
Pays: AU
Metal Mind Productions
Sortie: 2015/04/13 (réédition, original 2008)