MAX PIE – Odd Memories
Le voila enfin ce « Odd Memories » que l’on nous livre en pièces détachées depuis plusieurs semaines ! On peut dire que la stratégie utilisée par Max Pie pour la promotion de son nouvel opus (NDR : plus inspirée, sans doute, par l’œuvre d’Alfred Hitchcock que par les recommandations des pros du marketing) a mis nos nerfs a rude épreuve. De l’artwork lâché massivement sur le web il y a quelques mois au clip vidéo diffusé en catimini il y a quelques jours, en passant par la livraison hebdomadaire de quelques trop courtes secondes chargées en décibels mélodiques, tout a été fait pour nous mettre l’eau à la bouche.
Nous n’allons pas vous redessiner, en détail, l’arbre généalogique de Max Pie. Fondé en 2005, le groupe n’a cessé d’évoluer pour en arriver à sa forme actuelle. Des pères fondateurs de l’époque, il ne reste aujourd’hui que le vocaliste Tony Carlino. Si l’on ne doit retenir qu’un seul fait saillant de l’histoire mouvementée du groupe, ce sera sans doute l’arrivée de Damien Di Fresco qui, dès 2013, a propulsé Max Pie dans le second millénaire. La chrysalide Power Métal mélodique du premier opus « Initial Process« (2011) s’est alors métamorphosée en un joli papillon Power Métal Progressif moderne auquel le guitariste a conféré une certaine brutalité héritée d’un (embarrassant?) passé Métalcore. « Eight Pieces – One World« (2013), l’opus qui témoigne de cette spectaculaire transformation, a été salué unanimement par la presse et a, sans conteste, placé notre petit pays sur la carte du Métal Progressif international.
Avec « Odd Memories », Max Pie confirme sa position de leader national du genre. Le second album du groupe était une claque, le troisième est une irrésistible invitation à tendre l’autre joue ! Bien sur, l’effet de surprise ressenti à l’écoute d’« Eight Pieces – One World » est un peu passé. Sans changer fondamentalement de style, Max Pie nous y présente neuf compositions (NDR : et une intro symphonique) de qualité supérieure. « Eight Pieces – One World » était un succulent patchwork de genres divers et variés. Pour « Odd Memories », toutes ces influences ont été mastiquées, digérées et régurgitées en un ensemble compact et homogène. Nous n’allons donc pas, comme auparavant, du Prog au Power en passant par le Core et le Heavy, puisqu’ici tout est à la fois épique, progressif, puissant, technique, accrocheur et mélodique. Nous n’avons jamais caché l’admiration que nous portons à l’organe vocal de Tony Carlino. Sa prestation sur « Odd Memories », avec ses montées en puissance et ses moments d’émotion intense, est tout bonnement exceptionnelle. Grand amateur de progressif, mais élevé à l’école du Métal des eighties, le vocaliste n’oublie jamais le pouvoir du refrain mémorisable, ce qui, pour nous, est un plus incontestable. Progressif oblige, il est inutile de souligner le talent des instrumentistes. La section rythmique tenue par Sylvain Godenne (NDR : qui semble avoir autant de bras qu’une divinité indoue) et le (nouveau) bassiste Lucas Boudina impressionne par la qualité et la puissance de son jeu. Quant à Damien Di Fresco, il se montre si talentueux dans ses interventions, que ce soit à la guitare ou aux claviers, que l’on ne sait plus si l’on doit l’aimer ou le haïr.
Au rayon des constantes, nous retrouvons Simone Mularoni derrière la console. Comme pour les deux opus précédents, le guitariste de DGM et d’Empyrios se charge du mixage et de la mastérisation. La réalisation de la pochette et la mise en page du livret ont été confiées, une fois encore, à Didier Scohier d’ArtCore Design et le résultat est franchement superbe. Et puisque nous nous sommes arrêtés sur l’artwork, signalons (avec une certaine fierté) que les photos du groupe insérées dans le livret ont été prises par notre collègue Olivier Bourgi. Soulignons également, la participation exceptionnelle de l’excellent claviériste namurois Julien Spreutels (Ethernity, Epysode) sur le superbe « The Fountain Of Youth » qui clôture la plaque.
« Odd Memories » se hisse donc sur la plus haute marche (NDR : à égalité avec le fantastique « Pulses Of Pleasure » des Evil Invaders) de notre pinacle personnel des réussites métal belges 2015. Un album indispensable, dont la sortie officielle est prévue pour le 19 juin prochain, mais que vous pouvez déjà acquérir dès aujourd’hui, sur le Webshop Officiel du groupe.
L’album (61’29) :
- Odd Memories Opening (2’42)
- Age Of Slavery (5’17)
- Odd Future (7’50)
- Promised Land (4’52)
- Love Hurts (9’37)
- Don’t Call My Name (6’42)
- Hold On (5’52)
- Unchain Me (5’01)
- Cyber Junkie (7’36)
- The Fountain Of Youth (5’57)
Le groupe :
- Tony Carlino : Chant
- Damien Di Fresco : Guitares et Claviers
- Lucas Boudina : Basse
- Sylvain Godenne : Batterie
Pays: BE
Mausoleum Records 251162
Sortie: 2015/06/19