SERRIES, Dirk – Unseen descending and lamentations
Né à Anvers en 1968, Dirk Serries affiche maintenant un bon quart de siècle consacré à la musique électronique, ambiante, post-industrielle ou drone. Autant dire que l’homme a réuni une somme considérable d’expérience en la matière.
D’abord connu via les projets vidnaObmnana (1984-2005) et Fear Falls Burning (2005-2012), Dirk Serries a également collaboré avec le gratin de la profession dans le domaine de l’ambient ou de l’indus : Justin Broadrick (de Jesu), Steve Roach, Sam Rosenthal, Alio Die, Theo Travis, David Lee Myers, Asmus Tietchens, Stratosphere, Serge Devadder, Willem Tanke. On le trouve aussi agissant dans des projets tels que The Sleep Of Reason (avec Jon Attwood), Continuum (avec Steven Wilson), Principle Of Silence (avec Joris De Backer), The Eightfold Model (avec Michael Beckett), Akhet (avec Marc Verhaeghen et Paul Van Den Berg), 3 Seconds Of Air (avec Martina Verhoeven et encore Paul Van Den Berg) ou The Black Fire (avec Robert MacManus).
Autant dire que Dirk Serries est l’un des grands maîtres de l’ambient belge, capable également de rayonner à l’étranger. Il a été engagé pour travailler avec la chaîne VPRO de la télévision néerlandaise, à la biennale architecturale de Rotterdam ainsi qu’avec l’orchestre symphonique de Hollande. Il a conçu des projets sonores pour le zoo d’Anvers et a séjourné chez plusieurs maisons de disques telles que Relapse, Projekt, Conspiracy ou Tonefloat, un label qui édite en vinyle des artistes comme Porcupine Tree, Robert Fripp ou Anja Garbarek. Ajoutons à cela d’innombrables tournées en Europe ou aux USA, comme tête d’affiche ou support de Jesu, My Bloody Valentine, Low ou Mono et on complète le portrait d’un artiste accompli et actif sur de nombreux fronts.
Evidemment, pour apprécier l’œuvre de Dirk Serries (qui agit maintenant sous son propre nom depuis 2008), il faut plutôt être versé dans l’avant-garde ou la musique atonale. Le label Consouling Sounds édite sa dernière œuvre en date, un « Unseen descending and lamentations » composé de deux longues plages d’une vingtaine de minutes chacune. Tout est basé sur la propagation d’une onde électronique sur laquelle flottent de lents accords de guitare ou de violon. D’où l’impression d’un voyage sans fin, d’une approche vers une révélation qu’on ne voit jamais, de quelque chose d’inaccessible. Il ne semble y avoir ni début, ni fin sur ces « Part one » et « Part two » qui sont découvertes par l’auditeur qui entre, écoute et sort de l’œuvre en n’étant pas tout à fait certain qu’il n’y a pas une suite cachée quelque part, tant le monolithisme de ces constructions sonores ne suscite aucunement l’idée d’une finitude.
Si on veut tenter de résumer ce qu’a créé ici Dirk Serries, disons que ce disque pourrait être la bande-son idéale d’un film de Lars Van Trier. C’est tout dire.
Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2015/03/15