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STEVANS – Rupture

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Voici un groupe qui a déjà établi une solide base dans son pays d’origine, la Suisse, et qui mériterait bien de devenir aussi champion européen, ne serait-ce que dans les pays voisins. Stevans est en effet un combo qui existe maintenant depuis pas mal d’années et qu’on ne connaît pas encore tout à fait bien dans le reste de l’Europe, grave erreur.

L’affaire remonte à Genève en 2005, sous la houlette d’Yvan Franel, qui décide se sortir enfin ses compositions au grand jour, avec un groupe composé de Bruno Tancredi (basse) et John Chirico (batterie). Stevans est né et sort son premier album éponyme l’année suivante. Ce disque permet déjà au trio de se tailler une jolie réputation en Suisse, où ses passages télé et ses prestations scéniques ou festivalières sont nombreuses. Au fil des concerts, Stevans a l’occasion d’ouvrir pour des pointures : Kaiser Chiefs, Deep Purple, Snow Patrol, Editors…

C’est donc bien droit dans ses bottes que le groupe enfonce le clou en 2010 avec « Fake », un deuxième album qui propage avec succès le single « Vodka red girls ». Le style Stevans est bien affirmé : un rock versant dans la pop mais restant percutant et fier, dansant et énergique.

« Rupture », troisième album sorti localement en Suisse l’an dernier et maintenant distribué en France et en Belgique, porte bien son nom puisque c’est l’album de tous les changements et de nouvelles dimensions. Yvan Franel (guitare et chant) s’est séparé de ses premiers acolytes et a redéployé son dispositif autour de C.J. Nicholson (basse), Yann Secrest (guitare et chœurs) et Leo de Riedmaten (batterie). Ce changement intervient un peu abruptement puisque toutes les chansons figurant sur cet album sont encore signées de l’ancienne équipe. Autre changement, le style qui se veut plus dansant, comme un croisement réussi entre Franz Ferdinand, Depeche Mode, ! ! ! , Klaxons, Phoenix ou Hot Chips.

Et le résultat est tout à fait délicieux. Yvan Franel et ses séides déroulent un rock dansant et électro imparable, à la fois insouciant mais pas dupe. Des morceaux formidables restent immédiatement dans les mémoires : « Mine is fine », « Glamorous night », « I’ll always fear goodbyes », le pétillant « In the backyard », le funky « Franelizer » et surtout ce slow bluffant qu’est « Lost along the way ». On retrouve à chaque fois des sonorités connues, ce qui ôte à Stevans toute prétention à l’originalité, mais ces gens ont le talent du recyclage avisé et surtout de la capacité à procurer un plaisir niais et une irrépressible envie de dodeliner de la tête et de faire bouger le bassin.

Le potentiel de Stevans est donc énorme et il serait dommage que, parce qu’ils ne sont pas américains ou anglais, Yann Franel et ses hommes ne viennent pas décrocher un petit morceau de lune.

Pays: CH
R17/Ipanema Music
Sortie: 2015/04/06

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