SHA-LA-LEE’S – The Sha-La-Lee’s
Voici un album que, personnellement, j’espérais depuis un petit bout de temps, depuis que j’avais vu les Sha-La-Lee’s exécuter deux premières parties pleines de potentiel pour le compte des Rival Sons et du Jon Spencer’s Blues Explosion fin 2012. Depuis, ce petit combo garage punk a pu faire son chemin jusqu’au toujours crucial premier album.
Pour faire un peu d’histoire des institutions, disons que les Sha-La-Lee’s sont un groupe flamand qui réunit des éléments survivants ou en provenance de combos ayant usiné un rock ‘n’ roll sans concessions. Le batteur Dave Schroyen a sué chez de Evil Superstars, Millionaire et Creature With The Atom Brain. Le chanteur et guitariste Cedric Maes a raboté ses doigts chez les excellents El Guapo Stuntteam ainsi que chez les Sore Losers. Quant à l’harmoniciste Christophe Vaes, on a pu le voir chez Noordkaap et également dans El Guapo Stuntteam. Le bassiste Toon Aerts a, d’après nos informations, un casier judiciaire vierge. Connus d’abord sous le nom de The Orphans, les Sha-La-Lee’s (référence évidente au fameux «Sha la la lee» des Small Faces) se lancent dans la guerre du rock avec des munitions solides, assorties de capsules de plutonium en plus pour renforcer un peu la dévastation. Leur rock garage bluesy et psychédélique arrivent en provenance directe de saines influences, genre MC5, Stooges, 13th Floor Elevators, Link Wray ou les plus récents Datsuns, Peter Pan Speedrock et bien sûr Jon Spencer’s Blues Explosion.
Il était donc de très bon aloi que les Sha-La-Lee’s cessent de jouer les faire-valoir pour d’autres groupes et commencent à voler de leurs propres ailes en montrant de quoi ils sont capables sur album. C’est chose faite avec ce disque éponyme qui vient en neuf titres jouer le rôle de carte de visite pour un groupe qui, on l’espère, verra quelques portes s’ouvrir. Ici, Cedric Maes et ses sbires jettent sur la table un talon de cartes gagnantes, tremblantes d’électricité fiévreuse et vibrant encore sous l’effet des vibrations sonores carnassières que ces garçons ont réussi à planter dans leurs amplis. Du gros assaut initial «Sunny» au final blues «Tonight», les Sha-La-Lee’s nous montrent l’étendue de leur inspiration par de superbes élans explosifs et sensuels («Red Hands», les formidables «Going bad» et «In the city»). Les interventions harmonicistes apportent la touche western qui raccroche ces Limbourgeois aux routes poussiéreuses de l’Amérique rebelle («Long way to the USA»). Mais on ne fait pas que désosser du bison à mains nues chez les Sha-La-Lee’s, on fait aussi dans le sensible et le subtil («Hold me down»).
Ces braves garçons, est-il besoin de le préciser, font donc une entrée fracassante dans le cercle fermé des groupes garage belges, qui compte déjà parmi leur élite des spadassins comme Mountain Bike, les Scrap Dealers ou Thee Marvin Gays, pour n’en citer que quelques-uns. Les Sha-La-Lees viendront défendre leur premier album lors d’un concert de lancement du disque le 11 avril prochain au Muziek-o-Droom d’Hasselt. Il serait de bon ton pour tous les amateurs du genre de ne pas rater un tel événement.
Pays: BE
Fons Records
Sortie: 2015/04/11