MCINTOSH, Jimmy – And…
Né le 14 octobre 1958 à Sao Paulo au Brésil, Jimmy McIntosh passe son enfance à Temperance, dans le Michigan. Les bonnes fées de la musique se penchent très tôt sur lui, ses parents étant amis avec le grand Duke Ellington, qui encourage l’enfant à se consacrer à la musique. C’est ainsi que Jimmy McIntosh rejoint des orchestres de jazz au lycée et embrasse le plus simplement du monde la carrière de musicien après un passage au prestigieux Berklee College of Music.
Cette carrière se déroule la plupart du temps dans l’anonymat des grands orchestres jazz et R’n’B ou les studios d’enregistrement. En la matière Jimmy McIntosh se construit un CV imprenable : Doris Troy, Billy Preston, Little Anthony & The Imperials, Buddy Hackett ou Ben Vereen jalonnent son parcours. Il joue également régulièrement avec le Lon Bronson All-Stars Band, qui accueille en club à Las Vegas des invités prestigieux comme Jeff Baxter des Doobie Brothers, Joe Walsh ou Kevin Eubanks du Tonight Show de Jay Leno.
Plus tard, en 1999, Jimmy McIntosh joue pour le compte de Sheena Easton ou David Cassidy, qui l’engage pour deux ans dans son groupe de tournée. On voit aussi McIntosh derrière David Foster, Donna Summer, Kenny Loggins ou Gloria Gaynor, rien que ça… 1999 est aussi l’époque où Jimmy McIntosh fait la connaissance de Ron Wood et Keith Richards lors d’un show des Rolling Stones à Las Vegas, un événement qui va avoir d’importantes conséquences sur la carrière solo de McIntosh.
En effet, Jimmy McIntosh réalise son premier album «Orleans to London» en 2006 et il réactive ses liens avec Ron Wood pour le faire participer à l’album. Ce disque voit aussi passer rien moins que Jeff Beck et les Neville Brothers, ce qui comble d’aise Jimmy McIntosh. Celui-ci prend donc l’habitude d’avoir du beau linge sur ses albums solo et il renouvelle le coup sur son nouvel disque «And…». Outre Ron Wood, McIntosh est parvenu à convoquer d’autres légendes comme les guitaristes John Scofield et Mike Stern. Le premier est une sommité du jazz rock qui a joué avec Billy Cobham et Miles Davis. Le second a également joué avec Miles Davis après avoir débuté chez Blood, Sweat and Tears. De plus, participent également à l’album le batteur Toss Panos (de chez Robben Ford et Mike Landau), les bassistes Dan Lutz, John Humphrey et Keith Hubacher ainsi que le claviériste Ivan Neville (des Neville Brothers ou des X-Pensive Winos de Keith Richards).
Avec tout cette équipe d’élite, qui ne joue malheureusement pas ensemble, Jimmy McIntosh réalise un impeccable album instrumental. Ron Wood est crédité sur trois titres (dont une reprise de son propre morceau «I gotta see»), John Scofield et Mike Stern intervenant sur deux morceaux chacun. Jimmy McIntosh a composé la plupart des titres, à part «32 20 blues» de Robert Johnson, «Sophisticated lady» de Duke Ellington et «Demon» de Keith Richards. Entre jazz, blues et rock, Jimmy McIntosh démontre brillamment qu’il ne s’est pas fait greffer des mains de lépreux. Habile sur le manche, généreux dans le groove, il emmène ses musiciens sur des terrains à la fois techniques et pleins de feeling. Ses excursions R ‘n’ B font penser à du Brian Auger ou du Georgie Fame et lorsqu’il échange avec Scofield ou Stern («Letsco», «PM blues», «Lavona’s boogie» et surtout l’impressionnant «Back2Cali»), on est en pleine extase.
Il n’y a donc pas à hésiter devant cet album dont l’écoute est hautement recommandée, même si le produit d’appel, Ron Wood, n’officie en tout et pour tout qu’à peine une dizaine de minutes sur l’ensemble du disque.
Pays: US
Arizona Club Records
Sortie: 2014/09/15