ANSWER (The) – Raise a little hell
Les nostalgiques du bon vieux hard rock des années 70 peuvent se rassurer : l’esprit n’est pas mort. Les fantômes de Free, Bad Company, Led Zeppelin, Mountain, Humble Pie, Trapeze, Thin Lizzy, Grand Funk, Black Oak Arkansas, Rainbow ou Captain Beyond sont encore invoqués par la génération d’aujourd’hui, dont certains jeunes petits malins ont délaissé à juste titre la pop minable du 21e siècle pour prolonger le combat des authentiques héros rock. On a déjà eu l’occasion de parler de Radio Moscow, Birth Of Joy ou des Blues Pills mais on ne devrait pas oublier non plus les excellents The Answer.
Le groupe a déjà quelques milles marins dans les bottes puisqu’il existe depuis une quinzaine d’années et signe ici son cinquième album. On a beaucoup parlé de ce groupe nord-irlandais lors de la parution de son premier album « Rise« en 2006, où beaucoup voyaient justement en The Answer la réponse à la décadence supposée du rock ‘n’ roll. Puis ce fut un autre gros coup en 2009 lorsque Paul Mahon (guitare), Micky Waters (basse), Cormac Neeson (chant) et James Heatley (batterie) s’embarquèrent durant près de deux ans dans les valises d’AC/DC pour assurer la première partie de la tournée géante « Black Ice ». Cette tournée fut une occasion idéale de faire connaître le groupe de par le monde et de propager les bienfaits du deuxième album « Everyday demons ».
C’est vrai que les gens de The Answer s’étaient fait plus discrets ces dernières années. Survivre à l’immense exposition médiatique suscitée par une tournée géante en compagnie d’AC/DC n’était pas le moindre des problèmes. Il y a des combos qui sont devenus fous pour moins que ça. Mais The Answer a parfaitement bien négocié le virage en mûrissant agréablement, d’après ce qu’on a pu entendre sur les albums suivants, « Revival » (2011) et « New horizon« (2013).
Aujourd’hui, The Answer revient plus confiant et costaud que jamais avec un admirable « Raise a little hell », qui semble être le parfait résumé de l’expérience engrangée au cours de toutes ces années. La voix de Cormac Neeson est plus affutée que jamais, servie par une section rythmique à l’aise sur tous les registres et une guitare flamboyante sans être arrogante et sensible sans être pleurnicharde, et tout ça au bon moment. The Answer délivre ici un hard rock estampillé Seventies, gagné par le virus Whitesnake (« Gone too long »), rondouillard comme du Mountain (« Last days of summer », « Red », « I am cured »), clinquant comme du Faces (« Long live the renegades »), avec toujours de solides fragrances zeppeliniennes ou cactusiennes qui ont fait sa réputation (« The other side »). L’album est également riche de jolis morceaux plus en mid-tempo, sentant bon la ballade électrique (« Cigarettes & regret », « Strange kinda nothin’ »).
Mais tout en ayant un œil tourné vers le passé, The Answer n’en est pas passéiste pour autant. Le son puissant date bien d’aujourd’hui grâce au travail de production de Will Maya, ami de longue date du groupe. L’album a été enregistré à Madrid, dans des circonstances qui restent un excellent souvenir pour le groupe. Et quand les musiciens sont contents, ils sont capables de donner le maximum. C’est ce que vient de prouver The Answer sur son dernier album.
Pays: GB
Napalm Records
Sortie: 2015/03/06