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BROKEN DOWN – First spit

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Il est quand même relativement difficile de nos jours de se trouver une image originale quand on est un groupe de rock. Tout a en effet été exploré, inspecté, découvert et recyclé et les genres ou sous-genres musicaux qui composent le biotope rock n’ont plus de secrets pour personne. Pourtant, il y a quand même toujours moyen de se distinguer, ne serait-ce qu’en revisitant avec intelligence des styles reconnus et en mêlant leurs éléments pour obtenir quelque chose de nouveau. Les Français de Broken Down sont un peu dans cette situation et c’est ce qui fait tout l’intérêt de leur premier album « First spit ».

Ou peut-être devrions-nous dire le Français car il s’avère que Broken Down est composé en tout et pour tout de Jeff Maurer, par ailleurs manager du label Altsphere qui édite l’album « First spit ». On n’est jamais si bien servi que par soi-même et l’ami Jeff s’occupe de toute l’instrumentation, du chant, des compositions et de l’enregistrement de ce court album de sept titres, qui a cependant des choses à dire.

Jeff Maurer exprime ici son amour immodéré du métal, décliné sous de nombreuses formes : doom, indus, sludge, avec une touche de hardcore et de métal sudiste. Il ne manque pas non plus d’humour lorsqu’il reprend à la sauce doom quelques classiques du disco ou de la dance, en l’occurrence le « Daddy cool » de Boney M (devenu « Like a witch daddy doom ») et le « Blue » d’Eiffel 65 (rebaptisé pour l’occasion « Doom »). Le passage à la moulinette métallique de bluettes disco a toujours du charme et du piment. On se souviendra par exemple de la reprise d’ »Electrifying » (de la BO du film « Grease ») par les stoneux bataves de Spoiler en 2001.

Mais Broken Down cultive aussi son style propre, fait de sonorités grasses et lancinantes, portant un chant caverneux et désabusé (« You coyetous, I’m on a roll ») ou jetant à la face de l’auditeur des cailloux hardcore bien affutés (« A pill hard to swallow »). De petites touches électroniques viennent s’insinuer, donnant parfois un petit aspect indus à l’exercice (« How could it be »). Mais toutefois, il ne faudrait pas tout de suite ranger ces morceaux de Broken Down dans des compartiments bien étanches car Jeff Maurer est à tout instant capable de faire basculer ses chansons d’une atmosphère à l’autre (« On the way to be yourself », avec son début folk et son développement vilainement sludge).

Jeff Maurer signe ici un album à la forte personnalité, relativement dépouillé mais néanmoins riche en épisodes musicaux versatiles. Ce n’est pas vraiment du doom metal, ce n’est pas vraiment du punk hardcore, ce n’est pas vraiment du métal industriel, c’est un peu de tout à la fois et ça sait capter l’attention.

Pays: FR
Altsphere Records
Sortie: 2015/02/23

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