THEO – The Game of Ouroboros
Ensemble progressif, Theo nous cache en fait la présence du claviériste de renom Jim Alfredson. Organiste de génie ayant fait partie du groupe de jazz Organissimo, Jim nous propose aujourd’hui un nouveau projet plutôt orienté vers le rock progressif où, il rend hommage à toute une pléiade de groupes légendaires (Yes, ELP, King Crimson, Pink Floyd ou Genesis). Pour cet album solo et après plus de dix ans d’expérience en tant qu’organiste et claviériste, il s’adjoint les services de Gary Davenport (basse, chapmam stick, fretless basse), Kevin DePree (batterie, percussions, chœurs) et Jake Reichart (guitares). Enfin pour le chant, c’est Jim qui s’en charge jonglant finalement avec beaucoup de responsabilités dans ce projet.
Première remarque, il n’y a que six compositions mais la durée moyenne évolue entre 8 et plus de 13 minutes. Un recueil d’épiques en quelque sorte avec pour commencer, une sonnerie de téléphone et un message radio digne de nos cours d’anglais qui, ouvrent pour une ambiance toute atmosphérique. C’est donc la plage titulaire qui nous est ici offerte avec rapidement, un funk progressif où le chant apporte une coloration floydienne. Le rock progressif est bien à la fête avec un premier solo d’orgues puis, c’est la guitare électrque qui insuffle de l’élan au piano. A mi-chemin des seventies et du néo-progressif, la composition s’offre un passage central plus calme où, orgue et piano portent un chant narratif proche d’un Waters. Les références au Floyd sont ici nombreuses sans pour autant, rester dans un seul créneau. D’ailleurs, un second solo de guitare emporte le morceau avant l’avènement d’un autre solo d’orgues qui parachève ce très beau morceau.
La seconde plage « The Blood That Floats My Thone » commence elle-aussi par un dialogue de radio avant, l’arrivée des synthétiseurs et du chant. La composition s’ouvre pas à pas vers un nouveau rock progressif où, les orgues contrebalancent la batterie et la guitare. Le morceau évolue petit à petit vers du symphonique qui nous rappelle Yes, ELP, Arena ou IQ. Le final monte vers les hauteurs grâce aux orgues et à la guitare.
Les synthétiseurs lancent « Creature of our Comfort » pour un morceau plus court où, le funk vient encore la donne dans une chanson proche d’un Roxy Music. Le chant électronique et la guitare funky nous font ici dandiner du corps dans une sorte de rock-fusion. C’est un piano classique qui introduit « These are the Simple Days » pour une chanson plus traditionnelle. Ballade pop-jazz qui apporte douceur et chœurs posés. Moment d’apaisement au sein de l’album qui permet un travail plus fin au piano et aux orgues. Une vraie merveille avec un développé final apporté par un organiste des plus doués de sa génération !
« Idle Worship » avec ses plus de 13 minutes, nous ramène vers un rock progressif bien rythmé où, batterie et claviers donnent le ton général. La guitare est toujours bien là avec un nouveau solo de qualité qui, permet une transition avec le thème principal de la composition. Alternance de guitare et de tempo bien trempé qui introduisent chant, orgue et piano. Voguant entre classic-rock, blues-rock et rock progressif, le morceau met une nouvelle fois en évidence la dextérité de Jim aux orgues. D’ailleurs ce long épique, permet à l’artiste de développer des passages de jazz-rock où les nappes de claviers font la connexion entre le jazz et l’atmosphérique. Tout beau travail technique que la batterie accompagne à la perfection ! « Exile » un nouvel épique termine donc ce très bel album avec, un piano qui ouvre pour le chant. Démarrage assez calme puis, les choses s’emballent peu à peu vers un classic-rock où, le piano dirige les débats. En fond sonore, on continue à percevoir l’orgue qui insuffle des petites touches. Les claviers et la batterie montent en puissance pour partir vers du progressif où, on perçoit encore l’ombre du Floyd. Un passage plus classique au piano temporise l’engouement de l’auditeur qui, capte avec légèreté un chant émotionnel. Coup de théâtre car, un rock progressif reprend ses droits pour nous emmener vers une suite endiablée proche d’un Genesis ou d’un Arena. Les claviers partent en tous sens et, la batterie se déchaine sur un final qui permet l’osmose entre les seventies et le néo-progressif.
Jim Alfredson est doué aux orgues, cela est indéniable. Instrumentiste doué, il est aussi un compositeur et écrivain de talent. D’ailleurs, il nous offre ici un recueil progressif que personne ne doit rater !
Pays: US
Generation Prog Records GENPRCD007
Sortie: 2015/01/27