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OSTROGOTH – Last Tribe Standing

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Il est des retours qui font plus plaisir que d’autres. Celui d’Ostrogoth est incontestablement de ceux-là ! Commençons cette chronique par une petite piqûre de rappel destinée aux amnésiques et aux plus jeunes (NDR : difficile de blâmer les uns et les autres puisque 28 ans se sont écoulés depuis la publication de « Feelings Of Fury », le dernier album officiel paru en 1987). Celles et ceux d’entre vous qui se n’ont pas perdu la mémoire peuvent carrément passer le (long) paragraphe suivant.

Ostrogoth est une légende ! L’un des rares groupes belges des années 80 (NDR : avec Acid, Killer et Crossfire qui ait été capable de jouer dans la même cour que les géants britanniques de la NWOBHM et rivaliser avec les guerriers de l’acier teutonique qui, à l’époque, régissaient le monde du Heavy Métal. Formé au tout début des eighties, Ostrogoth marque les esprits avec son EP « Full Moon’s Eyes » (1983) ; un manifeste du métal le plus pur qui, fort de quatre brûlots incontournables, squatte dès sa sortie les collections des headbangers les plus respectables (NDR : James Hetfield, lui-même, avoue avoir beaucoup écouté la plaque). Peu après cette première sortie, Ostrogoth est choisi pour ouvrir la première édition du Heavy Sound Festival (NDR : où se produisent notamment Gary Moore, Uriah Heep, Baron Rojo et Viva). L’album « Ecstasy And Danger » qui sort en 1984 est l’un des classiques les plus incontournables du métal ‘made in Belgium. Plus mélodique que le quatre-titres, le LP est truffé d’hymnes intemporels : « Stormbringer », « Scream Out », « Ecstasy And Danger » et, surtout, ce phénoménal « Queen Of Desire » dont le riff est si marquant qu’en 2007, il est sélectionné pour figurer sur la BO du jeu « Brütal Legend » (PS3) au côté de classiques de Black Sabbath, Motörhead, Kiss et Judas Priest. En 1985, l’album « Too Hot » explore un registre légèrement plus commercial, mais toujours foncièrement métallique. C’est le dernier album sur lequel figure le line-up ‘classique’ du groupe. Sphinx (guitare), Bronco (basse) et Red Star (chant) quittent le navire quelque temps après sa sortie. White Shark et Grizzly décident d’aller de l’avant et recrutent de nouveaux musiciens. Au nombre de ceux-ci, Peter De Wint, l’ex-vocaliste de Crossfire. Sans être un mauvais album « Feelings Of Fury » n’est sans doute pas le disque le plus incontournable de la formation gantoise. Les vocaux très ‘typés’ de De Wint, qui convenaient parfaitement au style de Crossfire, sont un peu trop burnés pour s’intégrer à la perfection dans le style plus mélodiques d’Ostrogoth. Les ’éternelles ‘divergences musicales’ mènent à une inévitable séparation en 1988. Ostrogoth ne refait surface qu’en 2002, à la demande d’Alfie Falckenbach (NDR : le fondateur de Mausoleum Records) qui, pour fêter dignement les vingt ans de son label, organise au Biebob de Vosselaar un concert réunissant une partie des héros qui ont fait la réputation de son écurie. (NDR : cette formidable soirée, à laquelle nous avons eu la chance de participer, est immortalisée sur le CD « Mausoleum: The Official 20th Anniversary Concert Album’ » sorti en 2003). Après une petite série de concerts supplémentaires, Ostrogoth replonge en hibernation. Le groupe ne se réveille qu’en 2010 pour répondre à l’invitation du ‘Ages Of Metal Festival’. Sphinx (guitares) est décédé d’un arrêt cardiaque en 1989 et Dario Frodo (NDR : le guitariste du groupe progressif/psychédélique Quantum Fantay) joint ses forces à Grizzly, Bronco, White Shark et Red Star pour le remplacer. Sur sa lancée, le groupe joue en tête d’affiche du célèbre festival grec ‘Up The Hammers’. De nombreux autres projets doivent malheureusement être abandonnés à cause d’un accident au cours duquel White Shark perd (momentanément) l’usage de son bras gauche.

La reformation actuelle est initiée par une invitation à participer à l’édition 2012 du fameux ‘Keep It True Festival’ allemand. Le vocaliste Red Star ne prend pas part à ce nouveau retour et, pour pallier à son absence, Ostrogoth s’adjoint les services de Josey Hindrix. Nous pourrions encore alourdir cette chronique en détaillant la liste de moments forts et de déboires intenses auxquels Ostrogoth a du faire face depuis cet énième retour. Nous nous contenterons de rendre à nouveau hommage à Rudy ‘White Shark’ Vercruysse, notre héros, décédé il y a quelques semaines, après nous avoir légué ce superbe « Last Tribe Standing » en guise d’héritage.

Il avait été décidé que « Last Tribe Standing » serait un EP. Cependant, Ostrogoth et Empire Records ont eu l’excellente idée de doubler sa durée en ajoutant quatre titres ‘live’ aux nouvelles compositions. L’album démarre en douceur, sur un superbe solo mélodique signé White Shark. « No Risk Taken », le titre d’ouverture composé par Dario Frodo, nous confronte d’amblée à un Ostrogoth renouvelé et multi face. Le groupe nous y surprend en faisant flirter les guitares jumelles de son Métal traditionnel avec d’évidentes influences progressives. Le chant de Josey Hindrix est une bonne surprise. Contrairement à celui de Peter De Wint, il est en parfaite adéquation avec le style d’Ostrogoth. Il est difficile de décrire une voix sans faire de comparaison et nous avons choisi de situer Hindrix quelque part entre Dee Snider (Twisted Sister) et Bob Catley (Magnum). La comparaison vaut ce qu’elle vaut. Libre à vous d’en imaginer une autre.
Petit changement de direction avec « Clouds » ; un titre speedé, boosté par un refrain immédiat et taillé pour le headbanging. C’est la nouvelle tuerie ‘live’ du groupe, à n’en pas douter. Comme son nom l’indique, « Return To The Heroes Museum » renoue avec le passé d’Ostrogoth. Cette nouvelle composition pioche allègrement dans les lignes mélodiques et vocales du classique « Heroes Museum » de 1983 et ce, pour le plus grand plaisir des nostalgiques que nous sommes. L’éponyme « Last Tribe Standing » clôture la partie ‘studio’ de l’album de la même manière qu’elle avait débuté, sur une note Heavy et Progressive. Vivement la suite !

La seconde partie de l’album est une véritable gâterie, puisque la nouvelle mouture du groupe y reprend, en live, l’intégralité du EP « Full Moon’s Eyes ». Ces nouvelles versions du classique sont, évidemment, légèrement différentes des pépites originelles, mais elles n’ont franchement rien à leur envier. De plus, nous avons le plaisir d’y retrouver, pour une fois encore, la guitare magique de White Shark. Le plaisir heavy traditionnel à l’état pur !

Notons pour terminer que si « Last Tribe Standing » a été produit par le six-cordiste Dario Frodo, il a bénéficié de la mastérisation experte du fameux Jacob Hansen (Epica, Evergrey, Amaranthe, Pretty Maids).

Ostrogoth Donnera prochainement une série de concert en Belgique (NDR : voir agenda). Ne manquez surtout pas son retour triomphant au Heavy Sound Festival de Poperinge, le 23 mai 2015.

L’album (40’40):

  1. No Risk Taken (5’49)
  2. Clouds (4’01)
  3. Return To The Heroes Museum (4’43)
  4. Last Tribe Standing (6’25)
  5. Heroes Museum [Live] (4’17)
  6. Full Moon’s Eyes [Live] (4’41)
  7. Paris By Night [Live] (6’12)
  8. Rock Fever [Live] (4’30)

Le groupe :

  • Mario ‘Grizzly’ Pauwels : Batterie
  • Rudy ‘Whiteshark’ Vercruysse (RIP) : Guitares
  • Dario Frodo : Guitares, Chœurs
  • Josey Hindrix : Chant
  • Stripe : Basse, Chœurs

Pays: BE
Empire Records
Sortie: 2015/01/23

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