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CONVULSIF – Convulsif Big Band

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Loïc Grobéty est un musicien en perpétuelle effervescence créatrice. Son collectif Convulsif voit ainsi le jour en 2009 et ne cesse d’évoluer dans des directions toujours plus audacieuses et plus expérimentales. Et nous sommes en Suisse, bien entendu, le pays où les vaches laitières côtoient les savants fous de l’onde sonore et les cultivateurs de décibels sauvages.

Le principe fonctionnel de Loïc Grobéty est de fixer des thèmes et d’en changer les arrangements ou les orientations, sur une base totalement improvisée. Il conçoit Convulsif comme une zone où se fréquentent les musiciens de passage, toujours bien préparés en amont et lâchés en studio sur des bases à la fois free jazz, post rock, noise et musique concrète. Les influences vont ainsi de John Zorn à Neurosis en passant par Shoenberg ou Webern. Autrement dit, on n’est pas près de redescendre sur Terre quand on est confronté à la musique de Convulsif.

Les amateurs de terrains musicaux bien balisés ont vite compris qu’ils peuvent quitter la salle pour aller jouer au foot dehors ou faire leurs courses au supermarché du coin. Ne restent que les obsédés du bruit élaboré à l’oscilloscope, les esthètes du son maltraité et les spécialistes de l’avant-garde illuminée. On ne saurait trop leur conseiller de jeter une oreille sur les travaux de Convulsif, qui suit une évolution précise au fil des trois CD qu’il a lâchés dans l’univers. Le premier disque (sans titre) absorbait pas mal de thèmes rock alors que le deuxième (sans titre non plus) était plus drone et noise.

Avec le troisième CD (toujours sans titre), Loïc Grobéty stabilise son line-up autour de Christian Müller (clarinette et effets électroniques), Jamasp Jhabvala (violon et effets électroniques) et Maxime Hänsenberger (batterie), Grobéty s’occupant de la basse et du chant. La recherche musicale s’effectue davantage autour du métal, bien que des éléments drone soient également présents (« Part 4 »). Le CD est également fort ramassé puisqu’il ne contient que cinq titres pour une toute petite demi-heure. Mais ce qu’on y trouve est un véritable tourbillon de noise rock, appuyé par la lourde basse de Loïc Grobéty et les interférences électroniques suraiguës de ses sbires. Les démarrages alliant rythmique black metal et fusion jazzcore sur « Part 1 » mettent tout de suite dans l’ambiance : il va falloir se creuser les neurones pour parvenir au bout de ce périple qui ne laissera pas l’auditeur en repos. Les choses continuent sur un mode plus stratosphérique avec « Part 2 » (bien sûr, les morceaux n’ont pas de véritable titre, pour continuer à semer le trouble) qui voit la basse et les grésillements électroniques échanger sur un mode lent pendant plus de sept minutes, avant que la batterie ne vienne mettre son grain de sel. Puis ça repart à fond de train sous des avalanches de rythmiques et de saxophone fou sur la « Part 3 », prélude aux huit minutes de drone de la « Part 4 » et une finition tribale sur la « Part 5 ».

Court mais dense, cet album est la carte de visite qui m’a fait découvrir Convulsif, entraînant mon adhésion enthousiaste au concept. Ce disque ne sera pas du goût de tout le monde mais il met encore une fois en exergue l’insolente imagination des Suisses quand il s’agit de fureter dans les domaines les plus avant-gardistes du rock expérimental. Pour ceux qui veulent approfondir, Convulsif sera sur la scène du Magasin 4 de Bruxelles le 22 mars prochain et au Music City d’Anvers le 24.

Pays: CH
Get A Life Records
Sortie: 2015/02/02

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